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Ashok Sukumaran

Recurrencies: across electricity and the urban

Ashok Sukumaran, Recurrencies (House), 2007
Ashok Sukumaran, Recurrencies (House), 2007 Ashok Sukumaran, Recurrencies (House), 2007 Ashok Sukumaran, Recurrencies (House), 2007
Considérez le simple geste d'actionner un interrupteur à la maison. Si nous suspendons un instant notre familiarité profonde avec le système électrique et la plupart des appareils électroménagers, l'interrupteur flotte librement... il pourrait relever de presque n'importe quel système de sens — poétique ou politique, bombes ou bouquets.

Le projet d'Ashok Sukumaran vise la production d'une cinquantaine de dispositifs/événements électroniques « incorporés » à des lieux urbains en Inde, principalement à Mumbai et à Bangalore. Chaque « circuit » opérera à partir d'un réseau avec ou sans fil, animé par un microprocesseur ou par un circuit logique de commutation plus simple. En utilisant une technologie facilement disponible, ce projet tente de montrer comment s'incorporent à notre environnement physique les réseaux de surveillance ou de capteurs, l'identification par radiofréquence (RFID), les technologies locatives et omniprésentes à venir. Autrement dit, le projet cherche à décrire ce qui arrive lorsqu'un système est incorporé à quelque chose qui existait auparavant. En même temps, il s'agit d'une réévaluation poétique de l'électricité, un réseau déjà profondément intégré dans nos villes, notre société.

En Inde, on assiste à un chevauchement de réseaux appartenant à l'État, contrôlés par le secteur privé ou informels qui sont écrasés dans des lieux étroits, et par des cycles d'évolution encore plus étroits. Sur ce terrain, l'artiste va insérer des éléments d'infrastructure de son propre cru, des arrangements inédits ou obsolètes qui vont « rendre visibles », c'est-à-dire amener dans le discours et dans l'expérience, les intentions et les opérations qui tendent généralement vers une plus grande incorporation au point de disparaître complètement.

Comme dans la plupart de ses œuvres, l'artiste pose un regard oblique sur des occasions ratées et ce qu'il considère comme des trous, des brèches ou des ouvertures dans la conception des « nouveaux médias » en tant que pratique culturelle. Il est aujourd'hui facile de trouver en Inde une rhétorique culturelle et théorique autour des « nouveaux médias » et l'artiste cherche à offrir une série de mesures concrètes à partir desquelles il sera possible de pousser la critique et l'expérimentation. En fin de compte, ce projet vise également à réunir certains regroupements ou organismes sur le terrain souvent nommé « sagesse de la rue », une forme de savoir dans laquelle on puise si souvent sans l'alimenter en retour.

Jacques Perron © 2007 FDL