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Caroline Langill, Changements de polarités

Conclusion

Laura Kikauka, Trailer Trash (Funny Farm), 2006
Si les conservateurs et les collectionneurs d’art avaient abordé les premières œuvres médiatiques en les situant dans un contexte historique plus large, ces nouvelles pratiques auraient bénéficié d’une plus grande visibilité. Et si l’on avait pressenti quel rôle elles auraient joué dans l’émergence et l’évolution des arts médiatiques, la présente étude n’aurait pas été nécessaire. Selon Paul Lauter, la notion de canon artistique joue un rôle essentiel, car « un canon, pour tout dire, est une construction, tout comme un texte d’histoire, qui met en relief ce que la société future, jetant un regard sur le passé, considèrera important » (1). Comment imaginer quels objets artistiques seront au cœur de nos préoccupations lorsque, dans l’avenir, nous nous tournerons vers le passé? Les œuvres présentées ici peuvent être considérées comme des canons de l’art médiatique canadien à ses débuts. Elles sont la preuve qu’il existe une approche typiquement canadienne des arts médiatiques, qui se caractérise par l’utilisation de techniques informatiques concrètes et une présentation souvent teintée d’ironie et d’humour. Cela, nous avons pu le constater dans les œuvres de Doug Back, Roland Brener, Murray Favro, Laura Kikauka, Norman White, et même de Michael Snow. Si ces artistes avaient été reconnus pour l’aspect novateur de leurs techniques et de leurs esthétiques, l’histoire de l’art canadien serait perçue tout autrement aujourd’hui.

Caroline Langill © 2009 FDL

(1) Lauter, Paul, Canons and Contexts, Oxford : Oxford University Press, 1991, p. 58.