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Marie Chouinard

(Montréal, Québec, Canada)

Marie Chouinard, Le Sacre du Printemps, 1993
Marie Chouinard, L’Après-midi d’un faune, 1987 Marie Chouinard, S.T.A.B., 1986 Marie Chouinard, Cantique n° 3, 2004
Chorégraphe, danseuse, interprète, Marie Chouinard voit aussi, à l’occasion, à la scénographie et à la conception de costumes, du son et de l’éclairage. Depuis 1978, elle élabore une œuvre chorégraphique variée qui lui a valu une reconnaissance dans le milieu de la danse contemporaine et des arts. Après douze années de performances en solo de par le monde, elle fonde en 1990 la Compagnie Marie Chouinard et se consacre à la création d’œuvres de groupe. Sa plus récente chorégraphie, Le Cri du Monde (2000), circule en Europe. Les Solos 1978-1998, une récente rétrospective de son travail coproduite par sa compagnie, le Musée d'art contemporain de Montréal et le Centre national des Arts d'Ottawa, fait également l’objet d'une tournée.

Dans le milieu de la danse contemporaine à l’échelle locale, nationale et internationale, Marie Chouinard est connue pour sa façon d’émouvoir l’esprit et le corps des critiques et du public. Depuis Cristallisation (1978), sa première création solo en collaboration avec l’artiste Rober Racine, Chouinard ne cesse de repousser les limites de la performance scénique et de fasciner son public avec des chorégraphies telles Mimas, Lune de Saturne (1980) et la célèbre Marie Chien Noir (1982), critiquée pour sa longue scène de masturbation. Dans cette chorégraphie, les sons doux et gutturaux émis par Chouinard attirent l'attention pendant qu’elle accomplit des rituels intimes pour le public. Rober Racine note à propos de Marie Chien Noir :

« Cette chorégraphie est un monde de pure participation, un endroit à la fois privé et privilégié. Embrasser pleinement le propos de la pièce approfondit le sens des images qui l’accompagnent. Et il s’agit d'un tel bouleversement irrationnel de mots chantés, psalmodiés et criés qu’une relation immédiate, palpable et tout à fait naturelle s’établit avec le public. » (1)

Durant les années 1980, Chouinard poursuit une carrière en solo à l’échelle internationale et multiplie les nouvelles chorégraphies. Parmi plusieurs de ses créations, mentionnons Crue en 1986 et L’Après-midi d’un faune en 1987, qui a remporté un vif succès. À la même époque, elle reçoit deux prix prestigieux au Canada : le prix Jacqueline Lemieux du Conseil des Arts du Canada, en 1986, et le prix Jean A. Chalmers, en 1987. Durant cette période, Chouinard explore de nombreuses formes d’expression artistique dont la performance, la vidéo, l’installation, le film et le travail vocal. (2)

Les années 1990 annoncent une nouvelle période pour Chouinard, car elle décide de former sa propre compagnie de danse après avoir imaginé un grand nombre de danseurs en travaillant à un nouveau solo. (3) Elle fonde la Compagnie Marie Chouinard en 1990 et endosse, à partir de ce moment, le rôle de directrice artistique plutôt que celui de vedette de ses propres chorégraphies. La compagnie a produit plusieurs chorégraphies acclamées dont certaines sont encore en tournée. Le Sacre du printemps (1993), Prélude à l’après-midi d’un faune (1994), L’Amande et le Diamant (1996) et Les 24 préludes de Chopin (1999) ont toutes suscitées beaucoup d’intérêt pour leur originalité et leur sensualité. Selon un critique du Globe and Mail : « À la fois risquée, enfantine, raffinée et impudente, L’Amande et le Diamant triomphe comme une œuvre brillamment singulière et d'une imagination sans égale ». (4)

En 2000, Chouinard donne la première d’une nouvelle œuvre, Le Cri du Monde (2000). Accompagnée d’une partition électronique de Louis Dufort, cette nouvelle chorégraphie traite surtout du corps, autant dans sa dimension visuelle que cinétique. Selon Chouinard :

« D’un point de vue formel, il y est question de toutes les articulations du corps, restructurées pour créer de nouvelles ouvertures, de nouvelles voies pour les sensations. Il y est également question de l’énergie créée, dans l’émergence soudaine de la beauté, de la violence dans la beauté et de l’immense beauté dans la violence et du paradoxe de la vie qui fait que beauté et violence peuvent se manifester ensemble. » (5)

Cette chorégraphie a été présentée en 2001 en différents lieux et festivals dont la Biennale de Venise (Venise, Italie), le Festival Julidans (Amsterdam, Pays-Bas) et le Festival international de nouvelle danse (Montréal, Québec).

Chouinard a également créé sa première œuvre d’envergure faisant appel aux technologies numériques. Elle a déjà eu recours à la technologie dans des chorégraphies antérieures, sans pour autant l’intégrer dans la performance. Par exemple, « pour L’Après-midi d’un faune (1987), elle [Chouinard] créait la partition en dansant, avec des contrôles de synthétiseur fixés à différents endroits de son corps. Cela l’amusait de constater que peu de gens comprenaient ce qu’elle faisait. » (6)

Cette nouvelle chorégraphie, intitulée Cantique : cycle I , explore musique et mouvement par l’intermédiaire d’un logiciel qui manipule en temps réel le son et la vidéo. Une occasion pour Chouinard de nous présenter ses vues sur l’utilisation des nouvelles technologies en performance.

Angela Plohman © 2001 FDL

(1) Racine, Rober, « Marie Chien Noir de Marie Chouinard : l’étoilement de l’amour », ArtsCanada (novembre 1982), p. 33-36.

(2) Biographie de Chouinard : http://www.mariechouinard.com

(3) Voir Everett-Green, Robert, « Face to Face: Marie Chouinard », The Globe and Mail (31 octobre 1992) C1-C2: C2.

(4) Kelly, Deirdre, « Carnal caper electrifies dance crowd », The Globe and Mail (10 juin 1996) section I, p. 15.

(5) Marie Chouinard citée dans Walker, Susan, « Choreographer feels life’s rhythms through dance », The Toronto Star (19 mars 2000), n.p.

(6) Robert Everett-Green C2.