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Collection de musique Highlife du Ghana

La musique highlife

Jacob Sam, Yaa Amponsah (1928)
E.K.'s Band, Onyame Naaye (ca. 1960) Onyina's Guitar Band, Ghana Guitar Music (ca 1960) P.O.G.S., Bubuashie (ca. 1970)
La musique highlife

Les années 1930 et 1940 ont vu l’émergence de guitar bands qui jouaient de la musique highlife, ainsi qu’une variante indigène connue sous le nom Odonson ou Ashanti Blues. Parmi les célèbres représentants de ce type de musique, on retrouve Kwesi Pepera, Kwame Asare (plus connu sous le nom de Jacob Sam, ou Kwamin), Appianing, Piasah, Mireku, Kwasi Manu, Kamkam, Osei Bonsu, Kramo Seidu et Appiah Adzekum, pour ne citer qu’eux.

En 1928, Jacob Sam, accompagné du Kumasi Trio, enregistra à Londres la pièce fondatrice du highlife, « Yaa Amponsah » sur disque Zonophone de la série 001. Paul Simon utilisa certains aspects de « Yaa Amponsah » pour sa chanson « Spirit Voices » figurant sur l’album « The Rhythm of the Saints » (1990) et pour laquelle il continue de verser des redevances.

Après la Deuxième Guerre mondiale, les guitar bands qui jouaient de la musique highlife eurent le vent en poupe. À la fin des années 1940 et au début des années 1950, il existait un marché important pour ce genre de musique pour mandolines et guitares produite par des musiciens tels que Otoo Lartey, E.K. Nyame (E.K.’s Band), Appiah Adzekum, Yebua, Obiba T.K., Kwaa Mensah... L’ensemble instrumental de Appiah Adzekum consistait en tambours sur cadre de diverses tailles (également connus sous le nom Gombe ou Gome drum), des claquettes digitales (finger gong-gong), deux guitares acoustiques et un accordéon. À tous ces instruments, Kwaa Mensah y ajouta le piano.

Le style highlife le plus populaire de toutes ces formations était le Akan Odonson (ou Ashanti Blues), le Konkoma et le Ga Kolomashie. Le Konkoma est une danse locale accompagnée d’une frénésie de percussions qui se propagea dans la Côte-de-l’Or au cours des années 1930 et 1940. Elle évolua à partir de la tradition locale des ensembles syncopés de cuivres.

Le highlife joué par les guitar bands est également devenu très lié aux concert parties. Le premier artiste à fusionner ces deux formes bien distinctes (highlife et théâtre) fut E.K. Nyame. Né en 1927 et chef de file du groupe E.K’s Band, il commença sa carrière en compagnie d’Appiah Adjekum. Il forma son trio en 1952 et le fusionna ensuite avec son guitar band. Cette nouvelle formation fut baptisée Akan Trio.

D’autres concert bands lui emboitèrent le pas. Dirigés entre autres par Kakaiku et Kwaa Mensah, ils étaient basés le long de la région côtière du Ghana, alors que Kwabena Onyina et d’autres étaient basés à Kumasi, dans la région Ashanti. La forme du concert party était assez libre et absorba assez facilement les événements sociaux du moment, les rumeurs, les exclamations des spectateurs, ainsi que les inspirations improvisées d’acteurs. Au cours de la période qui s’étend du boom du cacao dans les années 1930, à la grande dépression, en passant par la Deuxième Guerre mondiale, les émeutes qui éclatèrent avant l’indépendance en 1948, l’arrestation du Dr Kwame Nkrumah et l’aube de l’indépendance du Ghana, les concert parties n’eurent cesse de mettre en scène les tensions et les situations de la vie quotidienne des membres des classes moyennes qui, jour après jour, luttaient pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.

La plupart des grands ensembles highlife des années 1950 et 1960, comme les Stargazers, E.T. Mensah and his Tempos Band, qui utilisaient des instruments de musique occidentaux, ont évolué à partir des orchestres de danse, un produit de la Deuxième Guerre mondiale. Avant cela, des petites formations de swing furent assemblées pour répondre aux besoins des militaires étrangers. Elles se composaient de musiciens blancs et d’habitants de la Côte-de-l’Or (rebaptisés Ghanéens depuis 1957) recrutés auprès d’orchestres de danse locaux. E.T. Mensah faisait partie du Tempos Band, qui redevint africain à 100% après la démobilisation des soldats étrangers et leur retour dans leur pays. E.T. Mensah en devint le chef de file. Sa fusion de trompette swing, de calypso, de musique afro-cubaine et de highlife connut un tel succès que le Tempos Band devint le prototype de nombreux orchestres de danse highlife d’Afrique de l’Ouest. Ces derniers comprenaient les Red Spots, les Black Beats, les Ramblers, les Stargazers, le Broadway Dance Band, le Uhuru Dance Band, pour n’en nommer que quelques-uns.

Tous les enregistrements sortirent sur des disques de gramophone 78 tours en gomme-laque (Shellac), jusqu’à ce qu’ils soient supplantés par les 45 tours et les 33 tours en vinyle, au milieu des années 1960 et 1970. Ils furent publiés sous des labels parmi lesquels on peut citer Decca, Zonophone, His Master's Voice, et Odeon.

Indépendance et expérimentation

La fin de la Seconde guerre mondiale a radicalement changé le style de vie des ghanéens. La plupart d’entre eux possédaient maintenant un bon niveau d’éducation et une formation formelle. Ces classes sociales regroupaient des personnes comme les anciens combattants, les membres du personnel de la fonction publique et les employés du secteur privé des affaires.

Les années 1950, 1960 et 1970 ont également sensibilisé les habitants du continent africain à l’émancipation de la domination coloniale. D’illustres personnages comme le Dr Kwame Nkrumah du Ghana, Jomo Kenyatta du Kenya, Julius Nyerere de la Tanzanie, pour n’en nommer que quelques-uns, ont vu le jour. Cette époque avait soif de grands changements.

Le décor était également planté sur la scène musicale pour expérimenter les rythmes et les chansons traditionnelles avec des instruments modernes, comme la guitare espagnole nouvellement introduite. La danse qui accompagnait ce changement était un mélange de danses récréatives et religieuses africaines et des pas de danse étrangère, comme le cha-cha-cha, le watusi, le calypso, la soul et le reggae. Au Ghana, le highlife a également subit de nombreuses expérimentations avec le mélange de sons électroniques étrangers, des paroles et des sons non informatisés. Les centres urbains se sont non seulement imprégnés de cette nouvelle tendance de modernité dans les salles de bal, les hôtels, les bars et les discothèques, mais les villages ont également été touchés par cette vague de changement de vie sociale moderne. Parmi les artisans de ce changement, on retrouve E.T. Mensah, King Bruce, etc. Au théâtre, on donnait des spectacles concerts satiriques portant sur des thèmes politiques, des histoires d’Anansi l’araignée, ainsi que des événements sociaux. Le Axim Trio, Kakaiku's Band, E.K’s Band, et Onyina’s Guitar Bands étaient les précurseurs de ces concerts folk populaires.

Aujourd’hui, certaines musiques sont étiquetées Burger Highlife, Hip Life, rap ou hip hop. Il y a également du reggae chanté dans des dialectes ghanéens locaux avec des accompagnements synthétiques.

Kwame Sarpong © 2006 rev. 2014 FDL

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