Ælab

(Montréal, Québec, Canada)

Ælab est une cellule de recherche fondée en 1996 par les artistes Stéphane Claude et Gisèle Trudel, qui intègre la participation ponctuelle d’autres collaborateurs et collaboratrices. Sous une forme plus anonyme, Ælab désigne ses projets de diffusion et cristallise son intérêt pour la conscience écologique et technologique ayant un enracinement dans les arts et les sciences, en réintroduisant une certaine figuration animale, végétale et minérale dans les arts électroniques. Ælab produit des essais audiovisuels, des performances, des projets Web, des bases de données, des installations in situ, des publications, des randonnées psychogéographiques, des enregistrements sonores à être écoutés dans la noirceur...

Stéphane Claude est musicien électronique et ingénieur du son. Il se consacre actuellement à la réalisation de séries d'enregistrements conceptuels, ainsi qu'à la création d'installations sonores. Il travaille aussi avec le label Oral et mmebutterfly.com. Comme compositeur de musique électroacoustique et expérimentale, il a réalisé des bandes sonores pour la vidéo, le théâtre et des projets multimédias. Ses intérêts artistiques gravitent autour de la communication d’une esthétique formelle, d'une expérience phénoménologique et symbolique des médias électroniques. Depuis 1992, il s’intéresse particulièrement aux conditions de la diffusion des arts électroniques, en préconisant la notion d'écoute active. Il a conçu des environnements immersifs en tant que directeur technique pour plusieurs événements en arts médiatiques. En tant que consultant, il participe à l'élaboration et à la mise en place de studios d’enregistrement numérique (PRIM, OBORO).

Gisèle Trudel est artiste médiatique. Boursière des Conseils des arts fédéral et provincial, elle a également participé à plusieurs programmes d'artiste en résidence au Canada, en Finlande et aux Pays-Bas. Par ailleurs, elle est fortement engagée dans le réseau des centres d'artistes au Québec et à l'échelle nationale. Elle a également été invitée comme exposante et conférencière à plusieurs reprises dans les universités, les galeries et divers événements internationaux. De 1997 à décembre 2000, elle a dirigé le laboratoire nouveaux médias de la galerie Oboro (Montréal). Elle est professeure à l’École des arts visuels et médiatiques de l’Université du Québec à Montréal.

Une sélection de leurs projets récents manifeste bien la polyvalence de leur pratique artistique : le commissariat pour la programmation vidéo Environ/ Mental, sur invitation du commissaire Florian Wüst, dans le cadre du festival de films d’Oberhausen en mai 2002 en Allemagne; une collaboration sonore avec les architectes de la firme Insitu pour La chambre d’essais (avril-septembre 2002) au Centre canadien d’architecture (Montréal); le commissariat de Cycles (novembre 2002), une exposition d’installations interactives pour le Centre for Art Tapes de la Dalhousie Art Gallery (Halifax); Hex/Èdre, une collaboration image et texte avec l’auteur Chantal Neveu pour la revue Éc/arts (novembre 2002) à Paris; et Untitled A, une performance en décembre 2001 pour la série Volt AA du commissaire Éric Mattson (Montréal).

Sans doute leur projet le plus connu, la série Sparks est une production vidéo modulaire avec bande sonore (comprenant une version performative) qui s’inspire de la vie de l’inventeur et visionnaire Nikola Tesla (1856-1943). Sparks a été présentée, entre autres, en 2000 à Machine Times dans le cadre du Dutch Electronic Arts Festival (DEAF) (Rotterdam, Pays-Bas); toujours en 2000 à Mutek (Montréal); en 1999 à Inter/Access par la commissaire Nina Czegledy (Toronto); et en 1998 dans le cadre de expanded media (HBK, Allemagne). L’installation Hex a été présentée à Het Wilde Weten en 2001 (Rotterdam). En 2001, Nanospace, la version performative qui en découle, a été présentée à Mutek et au Blue Room sur l’initiative de Richard Chartier (Washington, États-Unis). Jetant les jalons de leur nouveau projet DATA, Hex et Nanoscape puisent leur source dans le monde de la nanotechnologie et s’appuient, en partie, sur la recherche en architecture de Buckminster Fuller. Finalement, le projet Web green fait partie de l’exposition collective Emplacement/Déplacement, organisée par les commissaires Valérie Lamontagne et Sylvie Parent et présentée au Media Z Lounge du New Museum of Contemporary Art (New York, États-Unis).