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Steina

Machine Vision, 1975-

Steina, Machine Vision (1975-)
Steina, Allvision I, 1975 Steina, Allvision II, 1978
Steina, From Cheektowaga to Tonawanda, 1975 (video)
Steina, From Cheektowaga to Tonawanda, 1975 (video)
Le corpus intitulé Machine Vision (1975-) est le fruit d'une recherche sur la perception amorcée par Steina en 1975 et poursuivie depuis. Dans des vidéogrammes et des installations de ce corpus, Steina dissocie le point de vue d'une perspective organique et de l'intentionnalité humaine. Pour ce faire, elle délègue la manipulation de la caméra à une série de dispositifs cinétiques accompagnés de divers outils optiques. Par le truchement de la vidéo en circuit fermé, ces éléments complexifient le processus normal d'appréhension du monde visible.

La genèse de ce projet débute par un vidéogramme (From Cheektowaga to Tonawanda, 1975) tourné dans une voiture en marche, le véhicule représentant ici l'élément machinique derrière le point de vue. Puis, Steina expérimente avec divers outils et machines cinétiques accumulés par les Vasulka depuis leur arrivée à New York au milieu des années 60. Dans un premier essai, elle dispose la caméra sur une table tournante. Enfin, deux caméras parallèles et un miroir sphérique s'ajoutent à la table pour former les différentes versions de l'œuvre Allvision (1975-).

Allvision constitue l'œuvre pivot du corpus Machine Vision. Deux caméras vidéo sont placées aux extrémités d'une barre transversale disposée sur une table tournante motorisée. Allvision I comprend deux hémisphères vers lesquelles pointent les caméras. Dans la deuxième version (Allvision II, 1978), les caméras balaient la surface d'un miroir sphérique dans l'axe central de la barre. Le signal vidéo est dévié vers deux ou plusieurs moniteurs éloignés de la table tournante. Comme les caméras se déplacent autour d'un périmètre de 360 degrés, le spectateur en périphérie apparaît constamment sur les moniteurs. L'une des caméras saisit son image, peu importe l'endroit où il se trouve dans la pièce.

Dans une version de Allvision II, quatre moniteurs sont placés sous la table tournante. Ainsi, le spectateur dispose d'un coup d'œil global sur l'ensemble des composantes de l'œuvre. Bien que plusieurs expositions en galerie jalonnent le parcours de Allvision, Steina tente de varier les lieux de présentation. Allvision évolue parfois dans un environnement visuellement complexe : pièce ornementée, paysage urbain, atelier des Vasulka, etc. Lorsque l'installation est présentée en galerie ou dans un musée, Steina y ajoute des mosaïques créées à cette fin par Woody Vasulka.

Bien que les installations occupent une large part de ce corpus, dans de nombreuses bandes réalisées entre 1975 et 1977 et réunies sous le titre Orbital Obsessions (1977), Steina utilise des caméras manipulées par des dispositifs motorisés et constitue un véritable lexique du vocabulaire formel de la vidéo en circuit fermé.

Urban Episodes (1980) fait figurer de petits dispositifs munis d'éléments motorisés, de miroirs et de lentilles. Dans Summer Salt (1982), Steina manipule physiquement une sorte de prothèse optique greffée à l'objectif de la caméra. Dans d'autres bandes vidéo et installations réalisées depuis les années quatre-vingt, Ptolemy (1990), The West (1983) et Borealis (1993), les Vasulka emploient des dispositifs motorisés et optiques mais ces œuvres n'appartiennent pas en propre au corpus Machine Vision.

Vincent Bonin © 2001 FDL