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Woody Vasulka

The Theater of Hybrid Automata, 1990

Woody Vasulka, Theater of Hybrid Automata, 1990 (video)
Woody Vasulka, Theater of Hybrid Automata, 1990 (video)
Theater of Hybrid Automata, 1990 (video)
Theater of Hybrid Automata, 1990 (video)
Steina et Woody Vasulka, Voice Windows, 1986
Steina et Woody Vasulka, Voice Windows, 1986
Woody Vasulka emploie le Lightning, instrument de musique conçu par Donald Buchla. Dans ce projet en chantier depuis 1985, Woody Vasulka fait converger de l'équipement lourd avec des logiciels sophistiqués de traitement de l'image en temps réel. The Theater of Hybrid Automata a pour but de constituer des interfaces complexes entre le spectateur/performeur et les technologies, tout en instaurant des modalités d'échange d'information de machine à machine. Des préoccupations d'ordre épistémologique sous-tendent la genèse de cette œuvre. Woody Vasulka y suggère l'occultation du corps dans un espace virtuel. Paradoxalement, l'installation manifeste une relation aiguë entre les images de synthèse et la matérialité des dispositifs qui les génèrent.

Le projet d'un théâtre automatisé s'ébauche en 1985, lorsque Steina, Woody Vasulka et la chanteuse Joan LaBarbara utilisent une interface leur permettant d'activer en temps réel des données vidéo et audio stockées dans un disque dur d'ordinateur (voir Voice Windows, 1986). Fort de ces premières expériences, avec l'aide de David Dunn, Woody Vasulka construit alors le dispositif scénographique d'une performance de La Barbara, Events from the Elsewhere (1990), dont la plupart des composantes technologiques seront recyclées dans The Theater of Hybrid Automata.

Cette œuvre hybride, à la fois décor de théâtre et installation, prend plusieurs formes selon les contextes d'exposition qui varient depuis 1985. Il s'agit d'une aire cubique délimitée par des cibles et des écrans situés à ses extrémités. En son centre, un gyroscope muni d'une lentille vidéo est programmé pour exécuter des mouvements sur un axe de 360 degrés dans tous les sens. L'appareil se meut selon deux paramètres : le mode « pointeur » où la caméra se dirige vers des zones identifiées au préalable par l'ordinateur et le mode « positionnement » dans lequel des capteurs rapportent les coordonnées numériques de l'espace qu'ils balaient hasardeusement. Ces capteurs relayent les données vers un dispositif de reconnaissance vocale qui enregistre et traduit l'information de sorte qu'une voix synthétique annonce la direction vers laquelle pointait l'objectif du gyroscope (nord, sud, est, ouest). Par le truchement du protocole MIDI, un ordinateur gère en temps réel les composantes de cet environnement et contrôle les fonctions intégrées d'un lecteur de disque laser. Des projecteurs diffusent alternativement des images vidéo de l'espace environnant capté par les têtes vidéo et une animation 3D qui converge avec les mouvements du gyroscope.

Vincent Bonin © 2001 FDL