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Chico MacMurtrie

Skeletal Reflections

Chico MacMurtrie, Skeletal Reflections, 2003 (video)
Chico MacMurtrie, Skeletal Reflections, 2003 (video)
Chico MacMurtrie, Skeletal Reflections, 2003 Chico MacMurtrie, Skeletal Reflections, 2003
Chico MacMurtrie, Skeletal Reflections, 2000 (video)
Chico MacMurtrie, Skeletal Reflections, 2000 (video)
Depuis 1992, Chico MacMurtrie et Amorphic Robot Works ont conçu et réalisé plus de 250 sculptures mécaniques abstraites ou anthropomorphiques. Skeletal Reflections s'inscrit dans la deuxième catégorie. Plus près de la forme humaine que la plupart des sculptures antérieures, Skeletal Reflections représente le corps humain, dépouillé de sa peau et de sa chair, mais dont le squelette est recouvert d'un réseau de fils et de tubes. La fondation a soutenu la conception et la réalisation des composants interactifs de la sculpture.

Relevant à la fois de considérations propres à la pratique de la sculpture et des recherches de pointe en technologie, Skeletal Reflections est un robot humanoïde autonome et interactif. Fabriqué en aluminium, le squelette imite non seulement la forme, mais aussi la fonction du squelette humain. La colonne vertébrale est faite d'éléments en plastique qui agissent comme substituts des disques et des vertèbres et qui offrent un support et une flexibilité similaires à la colonne vertébrale humaine. La musculature consiste en des tubes pneumatiques contrôlés par ordinateur. Les « muscles » sont recouverts par une couche de « veines » qui transmettent le courant électrique et les données nécessaires pour animer le robot. La tête du robot est munie d'un dispositif lui permettant de pivoter et de regarder autour de lui. Quatorze moteurs indépendants intégrés dans la tête permettent à l'humanoïde d'articuler des expressions faciales. Équipé de détecteurs de mouvements et d'un système lui permettant d'interpréter, il réagit à votre présence en vous imitant, pour autant que votre posture mime une pose classique comme celle, par exemple, du penseur de Rodin. En effet, deux caméras branchées sur deux ordinateurs et dirigées sur le regardeur enregistrent et analysent sa posture et la comparent aux images stockées dans une base de données qui contient des poses classiques de l'histoire de l'art. Si l'image captée correspond à l'une de ces références historiques, l'humanoïde exécute en douceur une séquence de mouvements jusqu'à l'imitation de la posture.

Selon MacMurtrie, l'intention sous-jacente à Skeletal Reflections est de sensibiliser le public à l'importance du langage du corps. De l'apparition de l'homme à aujourd'hui, ce langage a joué un rôle clé dans la communication humaine. L'artiste tenait à relever le défi de construire un robot doué de dextérité et sensible à la présence d'autrui. La prise en compte de l'histoire de l'art lui a été inspirée par l'analogie entre les fonctions communicatives du langage du corps et le répertoire de gestes humains utilisés pour raconter des histoires dans les représentations artistiques. De plus, ces images sont largement connues, souvent évocatrices et donc susceptibles d'intéresser un large public.

Skeletal Reflections s'est produit pour la première fois en public en octobre 2002 lors du Digital Crossover Media and Art Festival à Munich, en Allemagne. Par après, il a été présenté en 2003 à deux festivals en France, EXIT à Créteil et VIA à Maubeuge. Une version plus raffinée a vu le jour en juillet 2003 lors de l'exposition et de la conférence ROBOT tenue chez Eyebeam, à New York. De décembre 2003 à mars 2004, Skeletal Reflections a fait partie de la rétrospective consacrée à Amorphic Robot Works dans le cadre de Lille 2004 Capitale européenne de la culture. À cette occasion, et pour la première fois, l'ensemble des machines conçues par ARW était réuni dans un même lieu.

Jacques Perron © 2004 FDL

(1) Amorphic Robot Works : http://www.amorphicrobotworks.org