Machine pour prendre le temps (boul. Saint-Laurent) (2006-2007) a été commandée à l'artiste par la fondation Daniel Langlois spécialement pour célébrer les dix ans de la fondation. L'uvre a été exposée dans le hall d'Ex-Centris à Montréal jusqu'en avril 2009.
Les images des environs de l'édifice de la fondation, saisies par deux caméras de surveillance placées pendant plus d'un an sur le toit d'Ex-Centris, sont emmagasinées sur un disque d'ordinateur. Le logiciel de l'artiste les assemble de sorte à recréer un mouvement de caméra unitaire et sans failles, mais en mixant les temps : nous passons en l'espace de quelques secondes du printemps à l'automne ou de l'été à la fin de l'hiver; les gens sur la rue et les autos apparaissent et disparaissent tout comme les feuilles dans les arbres, la lumière change, tout est mouvant. Comme son titre le laisse entendre, Machine pour prendre le temps est une machine non seulement à prendre son temps, mais une machine à rêveries. Là, le présent de la contemplation n'est pas vécu dans sa perte graduelle, bien au contraire; ici le présent est ce moment de fusion des images du passé en une remémoration constructiviste : de la déconstruction du temps naît un présent, l'attente s'enrichit du songe.
Voir aussi : David Rokeby, Machine for Taking Time : collection documentaire
J.G. © FDL 2007