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Rafael Lozano-Hemmer, Public sous-titré
Public sous-titré (2005)
Rafael Lozano-Hemmer, Public sous-titré, Sala de Arte Público Siqueiros, Mexico (2005)
Photo de Alex Dorfsman reproduite avec la permission de l'artiste

Rafael Lozano-Hemmer, Public sous-titré
Public sous-titré (2005)
Rafael Lozano-Hemmer, Public sous-titré, Sala de Arte Público Siqueiros, Mexico (2005)
Photo de Alex Dorfsman reproduite avec la permission de l'artiste

Rafael Lozano-Hemmer, Élévation vectorielle
Élévation vectorielle, Mexico, Mexique (1999-2000)
Rafael Lozano-Hemmer, Élévation vectorielle, place du Zócalo, Mexico (1999-2000)
Photo de Martin Vargas reproduite avec la permission de l'artiste

Rafael Lozano-Hemmer, Élévation vectorielle
Élévation vectorielle, Vitoria, Espagne (2002)
Rafael Lozano-Hemmer, Élévation vectorielle, ouverture du Musée basque d'art contemporain, Vitoria, Espagne (2002)
Photo de Martin Vargas reproduite avec la permission de l'artiste
Rafael Lozano-Hemmer
Né à Mexico (Mexique) en 1967
Vit et travaille à Montréal (Québec)

Rafael Lozano-Hemmer, qui représentait son pays d'origine à la Biennale de Venise cette année, avait déjà gagné une notoriété par la réalisation en l'an 2000 d'un projet spectaculaire qui s'incarnait à la fois concrètement dans la ville de Mexico, sur l'une des plus grandes plaza du monde, le Zocalo, et virtuellement par Internet pour permettre aux internautes de diriger d'immenses projecteurs de lumière afin de créer des motifs lumineux dans le ciel de Mexico. Cette œuvre monumentale, Élévation vectorielle, que je ne peux décrire complètement ici, possède un point en commun avec Public sous-titré (2005) que nous présentons et qui relève de ce que Lozano-Hemmer appelle « l'architecture relationnelle », qui ne consiste pas à concevoir des bâtiments pour usage humain, mais bien à détourner l'usage humain de l'environnement urbain en y instiguant un repositionnement de l'usager du lieu. Par l'intervention lumineuse dans cette place de Mexico, l'artiste transformait l'espace en lieu de participation par l'Internet et en spectacle inusité dans la ville. Par ces interventions, Lozano-Hemmer inscrit aussi dans le lieu et le tissu urbain des connotations fortes. Dans Élévation vectorielle, les projecteurs font penser à la fois aux événements glamour de la ville mondaine et aux lumières de recherche de la défense antiaérienne d'une autre époque; avec Public sous-titré, le spectateur est mis au cœur de l'espace et il est poursuivi par le faisceau des projecteurs, connotant ici surveillance et profilage.

En entrant dans la salle de Public sous-titré, les participants sont repérés puis traqués par les projections sur eux de verbes à la troisième personne du singulier. Ces mots suivent les déplacements des visiteurs qui ne pourront s'en défaire qu'en touchant une autre personne. Le public n'est pas que sous-titré; il est incité à poser un geste de communication, toucher, qui n'est pas tant un fait de l'espace, mais un fait de culture appliqué à l'espace. Lozano-Hemmer révèle ainsi un trait de l'espace par des moyens dissimulés, ici un système de détection et de surveillance des mouvements. Il voit la différence entre architecture virtuelle et architecture relationnelle dans le fait que l'une s'incarne dans la simulation tandis que l'autre opère par la dissimulation. Cette dissimulation pourtant n'est là que pour faire voir, faire sentir, faire agir et interagir. Dans plusieurs des œuvres de l'artiste, nous voyons une part ludique qui contrebalance certaines des connotations plus sombres qu'évoque l'idée de surveillance.

J.G. © FDL 2007

Œuvre exposée

Public sous-titré (2005)

Système informatisé de surveillance par lumière infrarouge, projecteurs
Dimensions variables
Collection de l'artiste

Biographie

Rafael Lozano-Hemmer obtient en 1989 un baccalauréat en sciences (chimie physique, avec mineure en histoire de l'art) de l'Université Concordia, à Montréal. Lozano-Hemmer a vite développé une pratique artistique. Son nom est associé au concept « d'architecture relationnelle », c'est-à-dire à la transformation de l'environnement urbain par des expériences performatives faisant appel aux nouvelles technologies et sollicitant la participation du public. Il a participé depuis 1990 à nombre d'événements importants. Parmi ceux-ci, mentionnons la Biennale d'Istanbul (Turquie) ou encore celle de Sydney (Australie), ou l'ARCO 2006 à Madrid (Espagne). Il obtient en 2000 le Prix Ars Electronica Golden Nica (Linz, Autriche), attribué pour Élévation vectorielle (2000). En 2007, on a pu voir son travail au Musée d'art moderne de New York, au Museo de Arte contemporaneo de México et à la Biennale d'Ushuaia en Argentine. Rafael Lozano-Hemmer a représenté son pays d'origine, le Mexique, lors de la Biennale de Venise à l'été 2007.

Liens :
Musée des beaux-arts de Montréal Fondation Daniel Langlois