En octobre 1999, Isabelle Choinière lançait sa dernière création,
La Mue de l'Ange, au Théâtre La Veillée à Montréal, au Canada. Une collaboration entre Choinière, le compositeur Thierry Fournier et François Roupinian, cette pièce fouille la relation entre logiciel et chorégraphie. En partie subventionnée par la fondation Daniel Langlois,
La Mue de l'Ange examine le corps virtuel et ses conséquences sur le corps réel. Créée pour deux danseuses (Choinière et Angela di Lauro) reliées par un dispositif de vidéoconférence, la pièce intègre des compositions sonores qui jouent non seulement sur les vibrations, les pulsations et l'équilibre mais aussi avec la rétroaction (feedback) et l'interférence numérique en réseau. Le réseau informatique transforme et manipule le corps des danseuses qui réagissent lorsqu'elles reçoivent les images du corps virtuel. Les images vidéo et le son amplifient l'irréalité de cette danse virtuelle, entraînant le corps réel dans une fluctuation sans fin.
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La Mue de l'Ange porte sur la communication à tous les niveaux - par la chair, l'esprit, le temps, l'espace et le son. Cette performance hybride traite de la mue, de la perte de la peau. En ce qui concerne l'Ange, il représentait dans l'Antiquité le concept du virtuel, un corps présent mais qui ne se voit pas et ne mange pas. L'imagination est la première manifestation du virtuel. »
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