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Dan Harries, The New Media Book

The New Media Book, sous la direction de Dan Harries, London: British Film Institute, 2002
The new media book. — Sous la direction de Dan Harries. — London : British Film Institute, 2002. — 262 p. — Comprend un index. — Comprend une bibliographie. — ISBN 0851709249.

Cette anthologie rassemble des essais représentant un échantillon des approches contemporaines d'étude des nouveaux médias et de l'image en mouvement.

L'ouvrage est divisé en 5 sections thématiques. La première section intitulée Technologies circonscrit les enjeux que soulève l'ensemble des supports, logiciels et outils de communication apparus récemment, qui figurent communément sous le vocable nouveaux médias. Dans l'optique du phénomène de convergence médiatique, Michele Hilmes rend compte du développement des techniques de câblodistribution depuis les années 1970 en Amérique du Nord et en Europe. Sean Cubitt met de l'avant la rhétorique propre aux effets spéciaux issus du cinéma d'action et de science-fiction produit par les studios hollywoodiens. Annie Friedberg commente le phénomène d'obsolescence et de substitution accompagnant l'apparition de nouveaux supports tels que les CD-ROM et les DVD. Jeremy G.Butler fait l'inventaire des éléments constitutifs d'Internet comme hypermédia et décrit le statut que cette nouvelle plate-forme confère aux anciens médias qu'elle englobe.

La deuxième section intitulée Production tente de définir l'incidence des nouveaux médias sur les pratiques des producteurs culturels institutionnels et indépendants. John Cadwell balise le contexte de production et les caractéristiques propres au marché des nouveaux médias après la fin de la manne économique associée à ce secteur d'activité. Usant du concept d'intertextualité comme outil d'analyse, P. David Marshall fait état d'un changement dans les modes de consommation des jeux vidéo et sites Internet promotionnels de longs métrages pour enfant qui ont un succès commercial souvent supérieur aux textes filmiques dont ils sont les produits dérivés. Douglas Thomas remet en question les notions de propriété intellectuelle et de contenu publié en abordant le phénomène des communautés virtuelles formées autour du piratage de l'information sur Internet. Tom O'Regan et Ben Goldsmith analysent l'impact de la commercialisation à grande échelle d'outils (tels les logiciels de montage vidéo) qui donnent accès à des moyens de production autrefois réservés aux milieux professionnels de l'audiovisuel.

La troisième section intitulée Texts rend compte des dimensions esthétiques des nouveaux médias par le truchement d'analyses et d'études de cas principalement axées sur l'évolution du vocabulaire cinématographique à l'ère numérique. Michael Allen aborde la spécificité de l'espace filmique généré par les effets spéciaux ainsi que la manière dont ces effets s'inscrivent dans le vocabulaire esthétique et le montage de facture hollywoodienne classique. Marsha Kinder tente de rapprocher les concepts de jeu et de narration qui sont généralement perçus de façon antinomique au cinéma. Elle applique ensuite la figure de la base de données à l'analyse de certains films français des années 1950 et 1960 où la trame narrative constitue une occurrence dans un répertoire de récits possibles. Scott Bukatman traite des formes qu'adopte le cinéma d'animation sur Internet. Peter Lunefeld élabore une typologie des tentatives menées par certains artistes pour concevoir un cinéma interactif qui permet au spectateur d'accéder à plusieurs couches narratives et d'infléchir le cours du récit. Il suggère que la remise en jeu de l'espace cinématographique se situe moins dans les avancées technologiques des dispositifs de présentation de ces œuvres que dans le raffinement des stratégies esthétiques qu'elles mobilisent.

Les contributions de la quatrième section intitulée Consumption cernent les figures diverses par lesquelles se manifestent l'utilisateur (ou le spectateur) des textes médiatiques. Henry Jenkins commente le phénomène des réseaux d'échange d'information sur Internet au sein de communautés virtuelles d'amateurs de produits de la culture populaire (feuilletons, vedettes de la télévision). Dan Harries énumère et décrit les types de pratiques de lecture qu'encourage la présentation du contenu audiovisuel en ligne. Tara McPherson critique les présupposés d'un certain discours sur la mutabilité du sujet dans les réseaux informatiques, discours qui selon l'auteur, reproduit trop souvent les mécanismes d'occultation de la différence ethnique et sexuelle. Janet Waskop souligne les enjeux soulevés par les nouveaux modes de commercialisation du cinéma.

Enfin, la dernière section intitulée Contexts comprend des textes qui reprennent certaines problématiques esquissées dans les sections précédentes et abordent les enjeux théoriques suscités par la convergence possible des médias. Lev Manovich propose une typologie des manifestations du numérique au cinéma. Parallèlement, il identifie la survivance de structures propres à des médias anciens (vocabulaire du montage cinématographique à ses débuts, temps réel de la caméra de surveillance) dans les nouveaux dispositifs (webcam, bases de données d'images en mouvement). Pour relativiser le postulat d'une histoire linéaire des médias, William Uricchio utilise la télévision comme l'exemple d'un médium initialement complexe qui n'a pas trouvé de contextes favorables à son développement. Jan Simons déconstruit des notions telles que « nouveaux médias » et « multimédia » désormais appliquées au phénomène du cinéma numérique. William Boddy mesure les conséquences politiques et économiques posées par l'apparition récente de la télévision numérique sur le marché des télécommunications.

Vincent Bonin © 2003 FDL