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Sara Diamond

(Toronto, Ontario, Canada)

Sara Diamond est née en 1954 à New York et a plus tard émigré avec sa famille au Canada. Diplômée en communications et en histoire de la Simon Fraser University, en Colombie Britannique, au Canada, elle est depuis conservatrice vidéo, critique culturelle, productrice à la télévision et en vidéo ainsi que professeur en production et théorie vidéo dans des centres d'art et des collèges en Amérique du Nord.

Diamond a enseigné au Emily Carr College of Art and Design, au California Institute for the Arts et à la nouvelle Technical University of British Columbia. Au début de 2000, elle était professeur invité à la University of California de Los Angeles.

Elle a publié des articles et des critiques dans des magazines canadiens et internationaux d'art, de culture et de travail, parmi lesquels FUSE Magazine, Vanguard, C Magazine, Video Guide, Parallelogramme, Popular Studies Journal et B.C. Heritage. Elle fait partie d'un comité de 15 membres chargés de conseiller Sheila Copps, ministre du Patrimoine canadien, sur le développement d'une politique en matière de nouveaux médias au Canada. Elle est également active au sein de plusieurs autres conseils consultatifs qui s'intéressent aux nouveaux médias.

Ses œuvres vidéo et radiodiffusées ont été présentées en Europe, en Angleterre, au Mexique, dans les pays du littoral du Pacifique, aux États-Unis et au Canada. Elles ont été honorées dans nombre de festivals de vidéo et de cinéma du monde entier. Ses vidéos et installations font partie des collections du Musée des beaux-arts du Canada, du Museum of Modern Art de New York, de la Banque d'œuvres d'art du Conseil des arts du Canada et du California Institute of the Arts.

Sara Diamond a grandi au sein d'une famille politique qui a déménagé au Canada pour échapper à l'oppression de l'ère McCarthy aux États-Unis. Après ses études universitaires au début des années 80, elle commence à publier activement dans divers magazines canadiens d'art et d'histoire sociale. En 1985, Diamond écrit plusieurs articles sur la politique culturelle et l'idéologie féministe dans lesquels elle explore la position sociale des artistes et des femmes et son lien à l'égard de la production de la culture. (1)

« Whose Vision Will Rule the Future? Women, Technology and Art », un article publié en 1985, traite de technologie, de sexisme, de statut social et d'art (2). Elle-même vidéaste, Diamond retrace l'histoire de la production vidéo par les femmes. Elle se penche sur leur avenir en relation avec les implications politiques et sociales des monopoles technologiques, soulevant des questions telles que : « qui contrôle la technologie? ». Cette interrogation revient à maintes reprises dans son travail avec les nouveaux médias et est apparente, aujourd'hui, dans son engagement à informer les collectivités autochtones des nouvelles technologies de communication et de leur potentiel en matière d'activisme.

Sara Diamond produit des bandes vidéo de nature politique depuis 1979 (3). The Influences of My Mother (1980), sa première à être largement diffusée, cherche à présenter de manière photographique sa mère en relation avec les luttes politiques qu'elle a vécues.

Heroics: A Quest (1984-1985), à la fois vidéo et installation fréquemment présenté au Canada, est un montage d'images fixes et d'éléments visuels intercalés d'extraits d'environ 30 entrevues menées auprès de femmes à propos du pouvoir personnel et de l'endurance (4). L'installation comprend trois espaces - une cuisine, un salon et un lieu de performance - dans lesquels les vidéos sont présentées. Ce sont les mêmes emplacements utilisés pour les entrevues avec les femmes, qui avaient le choix d'un emplacement pour l'enregistrement de leur compte rendu personnel. Dans le catalogue de l'exposition individuelle de Diamond tenue au Musée des beaux-arts du Canada, Jean Gagnon note :

« Les installations de Diamond trouvent (...) un jeu de décentrements encore plus important, décentrement entre la tradition rapportée et sa réception dans le présent, entre l'éloignement temporel et la distanciation induite par l'œuvre, entre la familiarisation et la défamiliarisation qui tour à tour agitent l'œuvre et le spectateur/auditeur, enfin décentrement de la télévision comme objet domestique. » (5)

La décentralisation proposée par Diamond est étroitement liée à son sentiment à l'égard de la politique ainsi qu'à son désir de voir les participants questionner leur utilisation des technologies et leur place dans les espaces privés et publics. Cette façon de repenser les concepts homme/femme dans les espaces domestiques et la force performative des femmes œuvrant en vidéo et en télévision laisse présager l'engagement de Diamond à habiliter des collectivités par le truchement de la technologie ainsi que son utilisation des nouvelles technologies à des fins politiques et artistiques.

Diamond ajoute à sa production vidéo des œuvres comme Keeping the Home Fires Burning (1987), The Lull Before the Storm (1990-1991) et On to Ottawa (1992). Paternity (1991-1992), une de ses rares installations, a d'abord été présentée à titre d'exposition solo à la Vancouver Art Gallery au début de janvier 1991. Les œuvres de Diamond ont fait l'objet d'une rétrospective - Memories Revisited, History Retold - au Musée des beaux-arts du Canada en 1992.

La même année, Diamond devient directrice du Programme télévision et vidéo en arts médiatiques, au Banff Centre for the Arts, à Banff, en Alberta. En 1994, elle y est nommée directrice artistique des arts médiatiques et visuels et productrice en chef, télévision et nouveaux médias. Depuis, elle agit à titre de conservatrice, organise des événements de planification stratégique pour les nouveaux médias et coordonne des programmes de résidence en nouveaux médias au Banff Centre.

Diamond est ainsi bien placée pour organiser plusieurs groupes de réflexion sur les nouveaux médias destinés aux artistes, producteurs, réalisateurs et critiques autochtones au Banff Centre. Elle s'est taillé la réputation de susciter un dialogue au sein des collectivités autochtones tant au Canada qu'aux États-Unis et dans les pays du littoral du Pacifique. Elle coordonnait récemment une série d'ateliers sur la diffusion numérique en temps réel (streaming) portant sur les pratiques en matière de radio et de télévision des Premières Nations au Canada et des peuples autochtones du monde entier ainsi que sur l'impact et le potentiel de ces nouvelles technologies sur ces collectivités. Les ateliers exploraient les processus de création, les nouvelles technologies et l'Internet comme véhicules de production et de diffusion des œuvres audio et vidéo. De plus, les ateliers offraient aux participants des séminaires pratiques.

À titre de productrice en chef, télévision et nouveaux médias, du Banff Centre, Diamond est responsable des coproductions en nouveaux médias. Parmi les récents projets, mentionnons le Canadian Cultural Innovation Initiative. Ce projet qu'elle a institué avec le Conseil des arts du Canada, Stentor et le Banff Centre comprend de nouvelles œuvres de Vera Frenkel, Elizabeth Vander Zaag, Gretchen Schiller et Susan Kozel. D'autres œuvres multimédias ont été coproduites par Diamond et le Banff Centre, notamment Reversal of Memory de Mongrel (Grande-Bretagne), Subtract the Sky de Mark Bartlett et Sharon Daniel, et Noodle software de RealWorld (Grande-Bretagne).

Chaque année, Diamond prépare et organise une ou deux grandes expositions, portant sur les médias interactifs et la résidence thématique, pour la Walter Phillips Gallery du Banff Centre. Elle est également responsable du quart de la programmation du prestigieux Festival de la télévision de Banff, y compris des événements connexes tenus avant et après le festival.

Sara Diamond travaille présentement sur Code Zebra, sorte de performance, d'événement et de recherche consacrée aux projets artistiques sur le Web qui portent sur la fascination réciproque qui s'exerce depuis toujours entre l'art et la science. Diamond, chargée de recherche, explorera des stratégies de recherche et de développement en collaboration avec des scientifiques et des artistes au Canada, en Amérique Latine, au Mexique et aux États-Unis. Les groupes de discussion (chat), les débats, l'engagement érotique, l'humour et le dialogue seront à explorer. Sara Diamond collaborera avec Joshua Portway, le réputé concepteur de logiciels dont les jeux vidéo, les installations et les œuvres d'animation sont renommés mondialement.

Angela Plohman © 2000 FDL

(1) Sara Diamond, « Art, Gender and Class: Creativity and Social Constraints » Parallelogramme vol. 10, no 4 (avril à mai 1985) p. 51-55 et 76.

(2) Sara Diamond, « Whose Vision Will Rule the Future? Women, Technology and Art » Artists Talk About Technology / Interface: artistes/techniques, Toronto, ANNPAC/RACA, 1985, p. 16-22.

(3) Sa première série, intitulée Amelia Production Series (1980-1982), comprend 14 vidéos documentaires et docudrames réalisés de 1979 à 1981, dont This Line Is Not in Service, One Hundred Concerned Aboriginal Women, Mothers' Rights Are Union Rights et Great Expectations.

(4) Heroics a été présenté dans des expositions, entre autres, au A Space (Toronto), à la Contemporary Art Gallery (Vancouver) et au Musée des beaux-arts du Canada (Ottawa).

(5) Jean Gagnon, « The Installations of Sara Diamond = Les installations de Sara Diamond » in Jean Gagnon and Karen Knights, Mémoires ravivées, histoire narrée = Memories Revisited, History Retold: Sara Diamond, Ottawa, National Gallery of Canada/Musée des beaux-arts du Canada, 1992, p. 59-61.