En 1969, l’historien de l’art et théoricien des médias Jack Burnham invite Sheridan comme participante à une exposition qu’il organisera l’année suivante au Jewish Museum de New York.
Software permet au public de découvrir diverses perspectives sur les applications fonctionnelles des systèmes de traitement de l'information.
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Le projet se veut un regard neuf sur l’exploration de l’impact de la technologie dans le domaine de la production créative : le public pourra interagir avec des environnements informatisés que feront fonctionner des artistes participants. Le catalogue de l’exposition, composé par Burnham avec la collaboration d’autres personnes qui y étaient associées, souligne l’importance des relations interactives entre artistes et public.
(2) Ainsi, Burnham écrit, dans l’introduction : « (...) un autre objectif de
Software est de montrer que l’art en soi est une forme de dialogue intermittent. Nous cherchons à faire de ce dialogue un événement explicite. »
(3) Dans un extrait d’entrevue, Sheridan rappelle que l’occasion de pouvoir dialoguer avec le public est ce qui l’a poussée à participer à l’exposition
(a). Dans ce second extrait, Sheridan discute des dimensions participatives du travail d’autres artistes prenant part à l’exposition et de l’enthousiasme que celle-ci a suscité
(b). Tirant parti du thème de l’interactivité, le communiqué de presse annonçant
Software insistait sur les objectifs participatifs de l’exposition.
(c)
Sheridan intitule sa contribution à l’exposition
Interactive Paper Systems (1969-1970) (d). Dans ce projet, elle cherche à faire valoir les capacités de production d’images des technologies de communication.
Après la présentation de divers processus graphiques issus de ses cours, Sheridan offre au public la possibilité de mettre à l’essai deux appareils produits par la Minnesota Mining and Manufacturing Company (3M) : le
Thermo-Fax et le
Color-in-Color.
(4) Elle espère ainsi que l’occasion de pouvoir travailler avec de nouveaux outils de graphisme ferait mieux connaître les possibilités créatives de méthodes rapides de production. Comme elle le souligne, « il est évident que ce processus de travail devient une autre sorte de temps pour l’artiste, car la distance de la conception à la conception est réduite à des minutes, et les objets changent aussi rapidement que le permet la pensée ».
(5) Par ailleurs, les outils commerciaux de production d’images exigent une formation minimale et peuvent être adaptés aux préférences des utilisateurs.
Sans surprises, Sheridan a abordé l’exposition comme s’il s’agissait d’un prolongement des cours de « Generative Systems ». Son style de présentation rappelle celle d’un atelier qu’elle avait mis au point : démonstrations professionnelles, expérimentation pratique avec différentes technologies et consultation étudiants/professeurs. À l’instar des cours de « Generative Systems », elle tient compte de la configuration et de la disposition de l’équipement dans l’espace d’exposition
(e). De plus, Sheridan insiste pour que des étudiants à la maîtrise de la School of the Art Institute of Chicago l’accompagnent à New York en vue de participer aux activités de présentation, et leur permet ainsi de présenter leur production et de faire l’expérience d’une exposition. Enfin, comme les plans qu’elle concevait pour les cours individuels, Sheridan établit un horaire pour la tenue de maintes tâches éducatives
(f).