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Marie-Claude Poulin

(Montréal, Québec, Canada)

Marie-Claude Poulin, Le corpuscule mécanicien, 1999 (video)
Marie-Claude Poulin, Le corpuscule mécanicien, 1999 (video)
Québécoise née en 1967, Marie-Claude Poulin débute en 1991 une formation universitaire d'interprétation et de création en danse à l'Université du Québec à Montréal. Elle poursuit depuis 1998 une maîtrise en kinanthropologie (1) pour comprendre le mouvement dans ses relations avec le système nerveux. Elle détient une formation professionnelle en danse moderne et s'intéresse à la technique de gymnastique sur table appelée Penchenat (2) qu'elle étudie à l'école Thérèse Cadrin-Petit de Montréal. Outre ces expériences, elle participe à une variété d'ateliers : danse contemporaine, butô (avec Jocelyne Montpetit), ballet, improvisation, art burlesque, danse ethnique, etc.

Elle enseigne la gymnastique sur table à l'école Thérèse Cadrin-Petit ainsi qu'à l'École de danse supérieure du Québec de 1990 à 1999. Depuis 1990, elle est professeur de danse pour diverses institutions dont l'École nationale de théâtre du Canada (de 1994 à 1996) et l'Université du Québec à Montréal (en 1997 et 1998). En plus de nombreuses expériences d'interprétation sur la scène montréalaise et internationale (elle travaille entre autres avec Meg Stuart, Manon Oligny, Benoît Lachambre, Jean-Pierre Perreault), elle est, jusqu'à maintenant, à l'origine d'une dizaine de chorégraphies, dont Les Trois Gorgones (1996-1997), The Stranger on Display (1994), Abrazar (1994) et La nuit de Saturne (1991-1992), présentées surtout au Québec mais aussi, au cours des dernières années, à Vienne (Autriche) et à Paris (France).

Ses projets plus récents accusent une sensibilité accrue pour la mise en commun des conditions de différentes disciplines. C'est avec cette intention qu'elle conçoit l'œuvre chorégraphique Le corpuscule mécanicien (1999-2000) dans laquelle elle intègre de la vidéo. Sur une scène pratiquement vide - hormis une table basse de ligne épurée utilisée comme écran de projection au sol - Poulin évolue avec deux autres interprètes, Line Nault et Alexandra L'Heureux. Le mur du fond sert aussi d'écran et le plus souvent c'est l'ensemble de l'espace scénique de même que les corps des danseuses qui deviennent des surfaces de projection. L'union de la danse et des nouvelles technologies est l'occasion pour la chorégraphe d'élaborer des rencontres sensuelles entre le corps et des images translucides en plus de celles, plus traditionnelles, entre le corps et la musique.

Le corpuscule mécanicien est créé dans le contexte des collaborations artistiques coordonnées par La compagnie de fortune, fondée en 1998 par Marie-Claude Poulin qui décrit la démarche comme suit :

« La gestuelle développée par La compagnie de fortune se situe en marge d'une conception du corps comme unique système locomoteur et s'intéresse au potentiel expressif et métaphorique de son fonctionnement interne. Elle vise la remise en question du centre de gravité unique et utilise tout point du corps comme source d'expérience et de mouvement. » (3)

C'est au sein de cette compagnie que Marie-Claude Poulin se consacre davantage à l'exploration du corps, du langage et des sens en relation avec la technologie. Pour trouver le primitif - ou même le paranormal - dans la culture technologique, elle s'attarde aux enjeux physiologiques et psychologiques du mouvement.

Les artistes Marie-Claude Poulin et Martin Kusch se rencontrent dans le cadre d'un atelier intitulé Körper.technik/body.technology qui rassemble 24 artistes de la danse, de la performance, des arts sonores et des arts visuels en vue de réfléchir au travail de création en collaboration. Organisé par le Shinkansen de Londres et le ITI Theater der Welt de Berlin et présenté en juin 1999 à Berlin, l'atelier d'un mois visait à questionner les liens entre la performance en direct et les technologies numériques tout en favorisant la contribution de plusieurs auteurs à une même œuvre. C'est dans l'esprit de questionner les échanges possibles entre les différentes instances d'une expérience artistique que Kusch et Poulin amorcent par la suite un travail commun au sein de leur compagnie kondition pluriel.

Artistes dont les préoccupations conceptuelles sont en affinité, Martin Kusch et Marie-Claude Poulin s'intéressent tous deux au corps mis en présence de la lumière et confronté à des images révélées ou voilées au gré du déroulement de l'œuvre. Ce sont les possibilités d'une telle interaction qu'ils ont explorées conjointement à travers la réalisation de schème.

Catherine Mussely © 2001 FDL

(1) Le terme kinanthropologie est un néologisme obtenu par la composition des éléments suivants : kinêsis (mouvement), anthrôpos (homme) et logos (étude). Il s'agit donc d'une discipline scientifique qui étudie la motricité humaine. Voir le site Web du Département de kinanthropologie de l'Université du Québec à Montréal : http://www.kin.uqam.ca/

(2) La méthode Penchenat : http://www.fitnesstable.com/

(3) Extrait du dossier de presse de La compagnie de fortune.