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John Klima

Terrain Machine

John Klima, Earth, 2001
John Klima, Terrain Machine, 2002 John Klima, Terrain Machine, 2002 John Klima, Terrain Machine, 2002
La fondation a soutenu la recherche nécessaire au prototypage et à la réalisation technique de Terrain Machine. Ce dispositif de navigation virtuelle permet de simuler les particularités du relief terrestre à partir de données scientifiques précises. L’œuvre poursuit les recherches amorcées par John Klima en vue de faire converger les paramètres d’environnement de visualisation en 3D avec des composantes du monde physique.

Œuvre présentée à la biennale du Whitney Museum of American Art (New York, New York, États-Unis) en 2001, EARTH (2001) préfigure les stratégies que déploie Terrain Machine pour articuler l’information en provenance d’Internet sur un support repoussant les limites de l’écran rectangulaire traditionnel.

Earth dispose d’un module de navigation qui permet au spectateur d’explorer les diverses couches de données recueillies par le satellite Landsat-7. Ces images, pour la plupart issues de fichiers en ligne, sont projetées sur un écran sphérique. Suite logique de EARTH, Terrain Machine recycle les mêmes données de type topographique. Or, Klima y extrapole un équivalent sculptural des environnements simulés en trois dimensions présents dans les jeux vidéos et les modèles de visualisation scientifiques.

Fruit de l’action conjuguée d’un appareil motorisé et d’un module informatique gérant des bases de données et des logiciels, le dispositif de Terrain Machine module le relief de la surface terrestre à petite échelle selon les coordonnées topographiques souhaitées. L’installation physique est constituée d’un ensemble de déclencheurs attachés à des tiges mobiles que le spectateur peut infléchir en manipulant une manette de commande. Les mouvements d’allée et venue des tiges générent les particularités du relief selon le principe de l’écran d’épingles. Une paroi de latex tendue sur le jeu de tiges achève l’illusion des vallonnements, montagnes et autres aspérités composant la surface terrestre. Enfin, un ordinateur synchronise des images satellites (en provenance de Landsat-7) avec le relief affiché sur la paroi.

Les effets cinétiques de Terrain Machine sont produits par une déviation savante du code numérique vers des signaux analogiques. Un processeur traduit les algorithmes correspondant aux coordonnées topographiques sous la forme de tensions et de relâches dans le courant électrique. Alimentés par ce courant, des moteurs sont assujettis aux tiges et produisent le relief approprié. Exposée à des différences significatives d’altitude, la réaction de la composante mécanique accuse parfois un retard de quelques secondes correspondant aux efforts à investir pour gravir un relief particulièrement accidenté. Ce léger délai augmente l’effet de réel en produisant un rapport de causalité stricte entre le procédé informatique utilisé et les résultats générés a posteriori.

Dans une première étape liée à la programmation structurée de l’interface, Klima a assemblé et organisé les données qui sont nécessaires au bon fonctionnement du dispositif. La seconde étape consistait à produire un prototype fonctionnel de la composante mécanique. Les résultats des recherches et la progression de la réalisation du prototype sont affichés sur le site personnel de l’artiste. (1)

Vincent Bonin © 2004 FDL