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Mike MacDonald

Mike MacDonald, Touched by the Tears of a Butterfly, 1995
Né en 1941 à Sydney, en Nouvelle-Écosse, Mike MacDonald est d’origine Mi’kmaq. Établi à Vancouver, en Colombie-Britannique, depuis plus de vingt ans, il se consacre à la vidéo, à l’installation, à la photographie et plus récemment, aux nouveaux médias. Artiste autodidacte, MacDonald s’intéresse surtout à l’environnement, intégrant plantes et animaux à bon nombre de ses œuvres. Il se laisse inspirer autant par ses origines autochtones que par des influences occidentales, puisant dans la science mais aussi dans la médecine et la biologie autochtones traditionnelles. Ses œuvres ont été exposées en de nombreux lieux dans le monde entier, dont le Musée canadien des civilisations (Hull, Québec, Canada), le Heard Museum (Phœnix, Arizona, États-Unis) et au Centre culturel canadien à Paris, en France. En 1994, il reçoit le prestigieux prix Jack and Doris Shadbolt du Vancouver Institute for Visual Arts.

Parmi les projets de MacDonald, ses jardins de papillons aménagés dans maints emplacements au Canada depuis le début des années 1990 sont notoires. Tangibles, ces jardins témoignent vivement de sa dévotion et de son admiration envers l’environnement. Il fait pousser des plantes qui nourrissent les chenilles et des fleurs qui attirent des nuées de papillons qui s’abreuvent de nectar et pondent leurs œufs. MacDonald ne cultive pas ses jardins dans une campagne paisible mais choisit plutôt d’embellir l’espace des centres-villes et l’architecture en béton. Commissaire établie à Winnipeg, Catherine Mattes note que « les jardins de papillons sont des outils d’apprentissage personnel et holistique. Ils nous amènent à réfléchir aux relations humaines, à la précarité des environnements dans lesquels nous vivons et à la beauté discrète qui nous entoure dans nos vagabondages quotidiens ». (1) Butterfly Garden a donné lieu à un site Web qui renvoie aux jardins de MacDonald et qui commente, images et textes à l’appui, les différentes plantes et fleurs du jardin en expliquant la relation des papillons avec chaque espèce. Le site est hébergé dans le site Web du St. Norbert Arts Centre.

L’inspiration à la source de ces jardins se remarque dans plusieurs vidéos et installations de MacDonald, notamment dans Touched by the Tears of a Butterfly (1994). Cette installation présente une bande vidéo sans fin et silencieuse sur un moniteur placé devant quelques chaises berçantes dans la galerie. La vidéo suit la vie d’un papillon, de sa condition de chenille jusqu’à l’instant où il jaillit hors du cocon et prend son envol coloré. Sylvie Fortin constate que « la simplicité apparente de la vidéo - une succession de prises trompeuses et discrètes dont la durée est déterminée par leur sujet - met en évidence l’intrusion de la technologie, l’enchevêtrement inextricable de la nature et de la technologie dans la vie contemporaine » (2).

Outre son intérêt pour les jardins de papillons, MacDonald est aussi reconnu pour avoir présenté quelques-unes des installations les plus touchantes sur l’héritage et les communautés autochtones. Présenté sous la forme de cinq moniteurs superposés les uns aux autres, Electronic Totem (1987) relate la vie quotidienne et contemporaine d’une communauté autochtone de Colombie-Britannique, au Canada. Marie Morgan écrit :

« Des montagnes, une femme âgée qui tambourine et qui raconte des histoires en les chantonnant, des mâts totémiques, des maisons communes, les animaux illustrés sur les totems, et beaucoup d’eau claire et propre. Une œuvre simple et mémorable qui omet les aspects pénibles : la pauvreté matérielle, les forêts dénudées et la terre stérile où vivent la plupart des autochtones. La visée politique consiste à renforcer l’estime de soi qui échappe aux individus si les endroits où ils habitent sont constamment médiatisés de façon négative. » (3)

D’autres œuvres en vidéo, dont Seven Sisters (1989), Rat Art (1990) et Secret Flowers (1993) ont été présentées au Canada, aux États-Unis et de par le monde, notamment à la Presentation House Gallery (North Vancouver, Colombie-Britannique, Canada) et au Audio Visueel Experimenteel Festival à Arnhem, aux Pays-Bas.

Sa manière attentive et positive de raconter des histoires, ainsi que le regard tendre qu’il pose sur la nature et sur les activités du papillon, ont valu à MacDonald la réputation d’un des artistes les plus importants au Canada. Le respect que ses pairs lui accordent se fera également sentir dans le projet Ten Little Indians, un programme de résidence qu’il organise au St. Norbert Arts Centre, au Manitoba, Canada. Avec neuf artistes reconnus et de la relève, MacDonald examinera les technologies numériques dans un contexte particulier d’échange et d’encadrement basé sur les rôles familiaux traditionnels des autochtones.

Angela Plohman © 2001 FDL

(1) Mattes, Catherine, « Butterfly Sanctuaries as Art », Mike MacDonald: Butterfly Gardens, Winnipeg, Winnipeg Art Gallery, du 21 juin au 24 septembre 2000, p. 4.

(2) Fortin, Sylvie, Mike MacDonald: Touched by the Tears of a Butterfly, Ottawa, Galerie d’art d'Ottawa, 1997.

(3) Morgan, Marie, « Revisions », Vanguard, vol. 17, no 2, avril/mai 1988, p. 18-19.