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Greylands

Greylands / Zones Grises

(Ottawa, Ontario, Canada)

Greylands, Plaine LeBreton, Ottawa, 1999
Greylands, Projet immobilier factice, 1999 Greylands, Bureau de vente factice (roulotte), 1999 Greylands, Robot traceur de ligne, 1999
Greylands / Zones Grises est à la fois le titre du projet et le nom d'un groupe d'artistes, d'architectes et d'ingénieurs qui se propose d'élaborer et de présenter des projets in situ, virtuels et physiques. Il s'agit également d'une collaboration entre deux collectifs : Artengine (Ottawa) et KIT (Manchester, Royaume-Uni). Artengine est un centre d'artistes situé sur Internet qui accueille des projets conçus spécifiquement pour le Web, en plus de promouvoir le travail de ses membres et d'encourager la discussion autour de sujets touchant les pratiques artistiques contemporaines. Actifs au Canada, en Angleterre et en Australie, les membres de KIT s'intéressent, par le truchement d'installations conceptuelles, à des questions d'ordre théorique portant, entre autres, sur l'architecture, l'espace public, la technologie et l'eschatologie. Privilégiant une approche interventionniste, ils retracent à chaque projet l'histoire politique sous-jacente au site choisi pour leur analyse.

Présenté de façon satirique, le projet Greylands / Zones Grises consiste en un commentaire critique sur l'utilisation et la planification de l'espace urbain accompagné d'une réflexion sur la production d'un espace social, tant virtuel que concret. Une table à dessin (applet Java), un robot, une recherche architecturale et historique, un site Web ainsi qu'un projet immobilier factice constituent les éléments de ce projet.

L'utilisation du terme « zones grises » est double : d'une part, il est employé dans le milieu de la planification urbaine pour décrire des lotissements, utilisés et ensuite abandonnés par l'industrie, qui sont présentement en voie de réaménagement ou de réhabilitation; d'autre part, le terme évoque l'ambivalence du projet qui s'inscrit à la fois dans un site virtuel et actuel. Plus précisément, il s'agit ici d'examiner, dans une perspective sociopolitique, les terrains contaminés qui se trouvent dans l'environnement urbain. La première version du projet, qui s'est déroulée sur les plaines Lebreton à Ottawa, a pris place sur un terrain considéré comme dangereux selon les normes environnementales en matière de santé et de sécurité. Les concepteurs du projet ont créé, sur le site Web, un plan du terrain en question, dessiné dans l'esprit d'un faux développement domiciliaire.

Par la suite, les utilisateurs du site Web ont été invités à « habiter » le lieu, autrement dit à concevoir et à dessiner des plans pour une habitation qui non seulement existerait dans une atmosphère polluée, mais qui se trouverait bâtie à même un sol toxique, comme si elle se nourrissait des déchets industriels laissés par les générations précédentes. Les plans proposés pour les habitations ont ensuite été dessinés à la craie sur le terrain condamné par l'intermédiaire d'un robot branché au site Web via un système GPS (Global Positioning System).

Une autre version du projet a eu lieu au Mexique.

Participaient au projet, les artistes Jen Southern (Royaume-Uni), Toby Heys (Australie), Alexandre Castonguay (Québec), Antonio Outón (Mexique); les architectes/historiens Scott Weir (Canada), Wayde Tardif (Canada); et les ingénieurs en informatique Csaba Csaki (Canada) et Ralph Siemen (Canada).

Jacques Perron © 2004 FDL