Eduardo Kac

Genesis 2

Genesis 2 est la deuxième phase d'un projet antérieur de Eduardo Kac intitulé Genesis 1 (1999), une installation transgénique. Genesis 1 comportait la création d'un « gène d'artiste ». La première manifestation de l’art transgénique de Kac a lieu au festival Ars Electronica de Linz, Autriche, en 1999. Kac produit un gène synthétique en traduisant en code morse une phrase tirée du livre de la Genèse puis en convertissant ce code en paires de bases d’ADN conformément à un principe de conversion élaboré expressément pour le projet. Le gène a ensuite été exprimé dans la bactérie E. Coli. Par le truchement d’Internet, les participants pouvaient allumer une boîte d’éclairage ultraviolet dans la galerie et faire muter la bactérie. Le tout se trouvait dans une enceinte de protection contre les ultraviolets, rendant ainsi la bactérie inoffensive pour les visiteurs de la galerie.

Dans le catalogue d’Ars Electronica consacré au projet Genesis de Kac, Gerfried Stocker note :

« Des artistes comme Eduardo Kac travaillent sur des projets concernant notre avenir immédiat, dans lesquels la différenciation traditionnelle entre le naturel et l’artificiel — élaborée dans l’optique des concepts organique et auto-organisé pour les êtres vivants et déterminée extérieurement pour les machines — ne sera désormais plus valable. Voici un développement qui convie à une nouvelle compréhension de soi en tant qu’êtres humains, non seulement sur le plan philosophique mais également, et au moins autant, sur le plan du soi-disant bon sens ordinaire. Si nous passons de la représentation et de la simulation de la vie à la création et à la formation de la vie, voici donc un domaine que l’art ne peut éviter. » (1)

La fondation Daniel Langlois a soutenu le développement de Genesis 2, qui porte sur la protéine produite par le gène synthétique créé dans le cadre de Genesis 1.

Genesis a été exposé au Musée des beaux-arts de Montréal à l'automne 2007 dans le cadre de l'exposition e-art : Nouvelles technologies et art contemporain, dix ans d’action de la fondation Daniel Langlois.

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(1) Gerfried Stocker, « Uprising » in Genesis, Linz, Austria, O. K. Center for Contemporary Art, 1999, p. 42-43