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Galerie Séquence

Projet de résidence de Rober Racine

(Chicoutimi, Québec, Canada)

Rober Racine, Le terrain du dictionnaire A/Z, 1980
Rober Racine, Le terrain du dictionnaire A/Z, 1980 Rober Racine, 1600 Pages-Miroirs, 1995 Rober Racine, Page-Miroir : Opticien - 1316 - Or, 1995, (detail)
Fondée en 1983 afin de promouvoir la photographie au Saguenay-Lac-Saint-Jean, la galerie Séquence a cherché, au fil des ans, à rendre compte des nouvelles pratiques artistiques qui combinent plusieurs médiums, y compris ceux faisant appel aux nouvelles technologies. Ainsi, la galerie a présenté le travail des artistes Hank Bull de Vancouver et Michael Snow de Toronto. La principale mission de Séquence consiste à développer et à promouvoir au Saguenay-Lac-Saint-Jean, plus particulièrement à Chicoutimi, une réflexion continue sur les arts photographiques et médiatiques et à mesurer leurs impacts culturel et social. Favorisant la création, la production et la diffusion dans ces champs d'expression, les activités de la galerie comprennent également la mise en circulation d'expositions, des projets de publication, des commandes d'œuvres et la promotion d'échanges à l'échelle nationale et internationale. Avec l'acquisition d'un édifice d'une superficie de 12 000 pi2 répartie sur quatre étages au centre-ville de Chicoutimi, Séquence met de l'avant un projet, le Centre multidisciplinaire en technologie de l'image (CMTI), doté d'équipements permettant la recherche et l'avancement des arts visuels et médiatiques.

Rober Racine

Né en 1956 à Montréal où il vit et travaille, Rober Racine est musicien, compositeur, dramaturge, critique d'art, essayiste, producteur radiophonique, performeur, vidéaste, artiste visuel et romancier. Auteur de deux romans, Le Mal de Vienne (L'Hexagone, 1992) et Là-bas, tous près (L'Hexagone, 1997), il travaille depuis plusieurs années sur une mise en espace du dictionnaire de la langue française, consistant à créer un parc de la langue française qui a été le point de départ de plusieurs œuvres exposées dans divers musées notamment Le terrain du dictionnaire A/Z (1980); Les Pages-Miroirs (1980-1994); Les Phrases harmoniques (1980-1994). Il a participé à l'Aperto de la Biennale de Venise (1990), à la Biennale de Sydney (1990) et à la Documenta IX (1992). L'exposition Les Pages-Miroirs, 1980-1995 a été présentée au Centre international d'art contemporain de Montréal, en 1995, et au P3 Art & Environment, en 1996, à Tokyo. Parmi les publications consacrées à son travail, mentionnons Le dictionnaire, éditions Parachute et la Galerie René Blouin, Montréal, 1988; Rober Racine, Les Pages-Miroirs, 1980-1995, CIAC- Centre international d'art contemporain de Montréal, Montréal, 1996 (textes de Louise Déry et Raymond Gervais).

Projet soutenu par la FDL

Il n'est pas étonnant que Rober Racine poursuive ce travail protéiforme de « spatialisation de l'écriture » avec la création d'une œuvre sur cédérom. En effet, ce support s'avère propice, grâce à son mode de navigation, à l'exploration ludique, au plaisir de la flânerie et de la rêverie. De cette nouvelle œuvre qui porte comme titre de travail, Atlas des nouvelles constellations : des insectes aux étoiles, l'artiste nous dit dans ses notes de travail :

« Montrer, par l'image et le son en mouvement, l'œuvre Les voiles de la lune, (1997-1999). Il s'agit d'une cartographie des 46 villes réparties dans 12 pays qui possèdent l'une des pierres lunaires rapportées par les astronautes des vols Apollo. Avec cette nouvelle œuvre pour cédérom, chacune des 46 villes sélènes deviendra un personnage de fiction avec ses rêves, son langage, sa parole, ses mots, ses mouvements, son identité, son histoire propre. Chacune de ces villes sera un court chapitre, une "rampe de lancement" pour des images, des sons, des mouvements, des voix, des textures, des vies animales, végétales. Le tout serait ponctué par des photographies, dessins, gros plans de manuscrits de mes propres créations, vidéo théâtre, compositions sonores. »

Cette nouvelle création se présente comme un lieu de rencontre de ses différents intérêts, en ce qu'elle conjugue ses expérimentations avec Le Robert, son travail de romancier et sa fascination pour les vols spatiaux qui constituent, selon l'artiste, « ma première source d'inspiration, avec les insectes, comme artiste et écrivain ».

Jacques Perron © 2000 FDL