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Sha Xin Wei

Topological Softwear

« Habiller, habiter, s’habiter »

Continuous Sensing of Gesture for Control of Audio-Visual Media, 2003 (video)
Continuous Sensing of Gesture for Control of Audio-Visual Media, 2003 (video)
Dans le cadre de son projet Topological Softwear, Sha Xin Wei poursuit les recherches qu’il effectue au Topological Media Lab sur les textiles interactifs et leur potentiel d’expression. Avec l’aide d’une équipe d’ingénieurs apprentis et d’artistes invités œuvrant dans ce domaine ainsi que dans celui des environnements réceptifs (responsive), il conçoit des re/vêtements sensibles (sensate) pouvant générer images et sons. Équipés de capteurs sans fil liés à des dispositifs de localisation de mouvement et de systèmes de traitement de l’information gestuelle, ces re/vêtements permettent aux individus qui les portent ou les touchent de produire des contenus visuels et sonores variant selon leur position dans l’espace.

Le fondement critique de ces recherches repose sur une conception d’un monde « plein » plutôt que sur un univers constitué d’éléments distincts séparés par des vides. Topological Softwear se propose de rendre visible et tangible cette « plénitude », cette continuité physique entre l’individu et l’espace environnant. En revêtant les corps ainsi que les surfaces des environnements dans lesquels ils se déploient, Sha cherche à créer des « épaisseurs », des zones de contact profondes entre l’individu et l’espace qui « l’entoure », de manière à ce qu’ils parviennent à se toucher, à se rejoindre et à abolir les vides apparents. L’extension de l’individu dans l’espace par le son et l’image réalise cet épaississement de l’expérience tout en favorisant la création individuelle.

En habillant l’individu et l’espace avec Topological Softwear, Sha crée une continuité corps-vêtement-revêtement-architecture, continuité entre l’individu et l’espace. Il propose ainsi qu’habiller, c’est habiter. Le caractère expressif du vêtement, lui-même une « augmentation » de l’individu, se trouve amplifié par cette extériorisation visuelle et sonore conduisant à une conscientisation du corps dans l’espace. Par extension, le projet donne lieu à une conscientisation de soi : habiter l’espace, c’est le définir, et c’est aussi se définir soi-même comme indissociable de cet espace.

Sylvie Parent © 2003 FDL