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Woody Vasulka

No. 25, 1976

Woody Vasulka, No. 25, 1976 (version intégrale) (video)
Woody Vasulka, No. 25, 1976 (version intégrale) (video)
Steina et Woody Vasulka, Vasulka Video: Objects, 1978 (extrait) (video)
Steina et Woody Vasulka, Vasulka Video: Objects, 1978 (extrait) (video)
Dans No. 25, nous voyons à l’écran l’enregistrement d’accidents du signal tel qu’ils sont suscités par le réglage de voltage et de fréquence. En affirmant que l’image dérive du « bruit », il faut, selon Woody, entendre le bruit comme la présence simultanée de toutes les fréquences, à savoir une énergie non structurée qui contient tous les possibles de la vidéo. Étonnamment, l’imagerie que déploie la déviation des 525 lignes de balayage n’est pas issue d’une lentille de caméra, mais de l’écran vierge d’images du téléviseur. Par électromagnétisme, le Scan Processor infléchit et aplatit les données énergétiques de l’écran vierge, donnant l’illusion d’un motif abstrait à 360 degrés flottant dans l’espace vide de la trame vidéographique. La densité des lignes de balayage se déploie jusqu'à ce que leur mode de structuration devienne visible. L’image source de No. 25 est le mouvement de rembobinage d’une bande magnétique dont le signal de bruit aléatoire transite par le Scan Processor, pour être de nouveau balayé selon le système de trame avant d’être filmé.

Précédant ce filmage ou ce nouveau balayage, la distorsion de l’image doit être stabilisée et figée de manière à arrêter son mouvement de déviation et à l’ajuster au nouveau cadre de trame en vue de son enregistrement. Cette opération s’exécute grâce à un minutage du signal, qui, dans le mécanisme interne du Scan Processor, est assuré par un oscillateur. L’image issue de ce second balayage pointe vers le traitement de signal selon un mode autoréflexif, car dans son mouvement interne du haut vers le bas, elle met en relief le saut de synchronisation vertical, normalement invisible. Le procédé de saisie de la déviation des lignes de balayage révèle ainsi la fonction de l’oscillateur ajustant les fréquences du bruit aléatoire pour permettre, somme toute, d’y voir et d’y entendre une image. Sous cette forme cylindrique, la modulation du degré de fréquence et de voltage démontre la facilité avec laquelle il est possible de manipuler l’échelle et le mode de défilement de l’imagerie issue de procédés électroniques. Les possibilités de transformation de l’écran vide révèlent également que la part visuelle de la vidéo peut prendre des formes multiples et même devenir un objet auquel on attribue des qualités spatiales préfigurant l’imagerie de synthèse 3D générée par ordinateur.

Yvonne Spielmann © 2004 FDL