Veuillez patienter pendant que nous traitons votre requête
Veuillez patienter...

Université du Québec à Montréal (UQAM)

Nicolas Reeves et le laboratoire NXI GESTATIO

Nicolas Reeves et le laboratoire NXI GESTATIO, La Harpe à Nuages, 1997-2000
Nicolas Reeves et le laboratoire NXI GESTATIO, La Harpe à Nuages, 1997-2000 Nicolas Reeves, Coireault : La première mutation de la blanche biche, vers 1999 Nicolas Reeves, Doncieux : La seconde mutation de la blanche biche, vers 1999
Nicolas Reeves est né en 1957 à Ithaca, dans l'état de New York. Titulaire de deux baccalauréats, l'un en architecture (1982), l'autre en physique (1985) de l'Université de Montréal, Reeves fait des études avancées en physique à Montréal jusqu'en 1986 et obtient une maîtrise en architecture du Massachusetts Institute of Technology en 1988. Il enseigne présentement au département de design de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et dirige le NXI GESTATIO, le laboratoire de recherche et de création en informatique, architecture et design.

Reeves a travaillé avec les architectes Philippe Madre (Paris) et Jacques Rousseau (Montréal), récipiendaire du Prix de Rome, avant d'être admis, en 1992, dans l'Ordre des architectes du Québec. À titre de designer et d'architecte, il a également travaillé comme bénévole pour des organismes à but non lucratif. Reeves a remporté en 1994 la compétition pour le Grand Prix d'Architecture du Québec; il a aussi reçu plusieurs prix et bourses d'organismes tel le Conseil des arts du Canada, et il a prononcé plusieurs conférences de par le monde. Il a publié nombre d'articles sur son travail portant sur les dispositifs stéréolithographiques et les systèmes codés dans des revues comme ARQ - The Architecture Review et Inter.

Par l'entremise du laboratoire NXI GESTATIO de l'UQAM, Reeves a créé des sculptures sonores architecturales et météorologiques. La Harpe à Nuages (1997-2000) est également connue comme la Harpe de Kepler, d'après l'astronome allemand Johannes Kepler (1571-1630) qui a inventé le terme « la musique des sphères » (1). Reeves décrit la harpe comme une « installation météo-électronique ». Il s'agit d'une sculpture pourvue d'un système technologique qui lit la structure des nuages grâce à des lasers infrarouges et traduit cette lecture en son et en musique. Les mélodies ou les bruits varient selon des facteurs comme l'altitude, la densité des nuages et les conditions météorologiques. Le système entretient des points communs avec la technologie du disque compact « dans laquelle une lentille capte les modulations du rayon laser qui sont converties par un système en musique ou son » (2)

La Harpe à Nuages a été présentée pour la première fois en 1997, à Amos au Québec. Depuis son lancement, Reeves et l'équipe du NXI GESTATIO ont développé les aspects techniques de la harpe. Grâce au soutien financier de la fondation Daniel Langlois, ils ont créé une harpe de plus grandes dimensions dotée de sept cordes plutôt qu'une dans la version originale. Une performance de cette nouvelle version a eu lieu en mars 2000 au Musée d'art contemporain de Lyon, dans le cadre de l'événement Lyon Cité Sonore. Un autre projet subventionné par la fondation, et élaboré au laboratoire NXI GESTATIO, s'intitule Les Mutations de la Blanche Biche. Il s'agit d'une série de sculptures architectoniques également nommées « architectones informatiques » et « morphologies surrationelles » (3).

« [Les sculptures] proviennent de l'évolution des systèmes de la vie artificielle, elles font appel à des méthodes informatiques connues comme des "automates cellulaires", des "algorithmes génétiques", et des "réseaux neuraux". Dans ces systèmes, que l'on peut comparer à des biocultures virtuelles, un grand nombre d'organismes numériques vivent, évoluent, se croisent (par métissage) et meurent. Différentes sortes d'organismes existent, chacune d'elles se caractérisant par un comportement particulier. Leur environnement social est strictement déterminé : la chance n'a pas sa place dans ce processus. » (4)

À ce jour, Reeves et l'équipe du NXI GESTATION ont réalisé deux mutations : Coireault (vers 1999) et Doncieux (vers 1999). Chaque structure émet une séquence audio à basse fréquence inspirée de la chanson traditionnelle La Blanche Biche. Les composantes sonores des « architectones » de l'installation proviennent des variations de la chanson en provenance du Danemark et du Québec. Les Mutations de la Blanche Biche a été présentée au Centre d'exposition d'Amos du 15 décembre 2000 au 21 janvier 2001.

Angela Plohman © 2000 FDL

(1) Michael Valenti, « Heavenly Music » Mechanical Engineering (référence du 5 avril 1998).

(2) Ibid.

(3) Projet soumis à la fondation Daniel Langlois, « Mutations of the White Doe : An Algorithmic Gestation » (octobre 1997) : 4.

(4) Op. cit.