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9 Evenings: Theatre and Engineering

Captations des performances (films et enregistrements sonores)

Tournage et enregistrement

En 1966, Billy Klüver – ingénieur et organisateur de « 9 Evenings: Theatre and Engineering » – demande à Alfons Schilling de filmer les neuf soirées.

Les captations ne se présentent pas comme la seule visée documentaire de Schilling, car ce dernier espère avant tout réunir suffisamment de matériaux afférents aux performances pour produire un documentaire sur le festival dans son ensemble. Le film intitulé « 9 Evenings: Theatre and Engineering » (20 minutes), réalisé quelques mois après l’événement, n’intégrera qu’une fraction de cette pellicule, ainsi que des extraits des enregistrements sonores. À la demande de Billy Klüver qui veut diffuser le document à la télévision, Schilling doit écourter son projet initial. Par contre, les sources consultées pour rédiger cette notice ne mentionnent pas de télédiffusion d’une version définitive du film. En revanche, un communiqué envoyé à des artistes new-yorkais en 1967 prouve que celui-ci sera projeté au moins une fois cette même année. (1)

Schilling utilise une caméra professionnelle Arriflex et une quantité considérable de pellicule 16 mm. Au final, près de cinq heures d’images sont tournées (2). En l’absence de piste sonore synchrone, Thelma Schoonmacher et certains ingénieurs de Bell Telephone Laboratories enregistrent le son sur bandes magnétiques.

Lors du tournage des captations, Schilling fait se chevaucher deux points de vue : il se place en retrait dans les gradins pour saisir des plans d’ensemble, réaliser des zooms, etc., et il circule sur le plateau, à la vue des spectateurs, suivant les mouvements des interprètes. Compte tenu de ce va-et-vient qui suppose des interruptions, les performances ne sont pas captées intégralement. De plus, Schilling doit charger à intervalle la bobine de film dans sa caméra. Il tente alors de combler ces lacunes en tournant lors de la deuxième représentation ce qu’il n’a pu documenter dans la première. (3) Or, cette entreprise ne s’avère pas toujours possible ou concluante. Des événements se déroulant sur scène – que révèlent d’autres documents d’archives – sont absents des captations. L’obscurité dans l’Armory pose un second problème en empêchant quelquefois Schilling de figer une image sur pellicule. Par conséquent, pour éviter le gaspillage, il doit faire l’économie du filmage de plusieurs moments peu éclairés des performances (en particulier celle de David Tudor, de Lucinda Childs, ainsi que de Robert Rauschenberg). (4) Les captations sonores de Variations VII par John Cage sur bandes magnétiques se présentent comme des enregistrements instantanés (5) dont les durées sont égales à celle des performances. La captation de la représentation du 15 et la deuxième captation de la représentation du 16 sont enregistrées sur le parterre de l’Armory. La première captation du 16 est quant à elle enregistrée avec deux microphones depuis le balcon, à approximativement 40 pieds de la source sonore.

Montage

Comme la diapositive, le film original inversible est exposé dans la caméra et développé en positif. La pellicule subsistante de cet original – qui coïncide avec la captation initiale des performances – est modifiée à l’étape du montage. Ainsi, pour mettre en ordre le contenu de ce qu’il a tourné, Alfons Schilling découpe d’abord la pellicule en segments correspondant aux deux représentations d’une même performance. À partir d’une copie de travail de cette première mise en séquences, Schilling génère ensuite plusieurs versions composées d’extraits très courts (quelques secondes ou quelques minutes) des neuf soirées juxtaposées à diverses tentatives de génériques, ainsi que des documents filmés (photographies de Peter Moore, diagrammes de Herb Schneider, etc.).

Plusieurs plans de l’original inversible sont greffés à ces montages préliminaires. De plus, Schilling accélère la vitesse de défilement des plans de projections infrarouges dans Open Score de Robert Rauschenberg pour en permettre la lisibilité. Ajoutons qu’au début des années 1990, Billy Klüver et Julie Martin procéderont à un autre montage en vue de produire des migrations du contenu de la pellicule sur support vidéo. Les bobines de l’original inversible, des copies de travail, les enregistrements sonores et la copie originale du film de Schilling sont conservés par Billy Klüver jusqu’à leur dépôt à la fondation Daniel Langlois comme pièces du fonds 9 Evenings: Theatre and Engineering en 2001. Les captations sonores de Variations VII par John Cage figurent également dans ce fonds. Le Getty Research Institute (Los Angeles, Calif., États-Unis) et la Sohm Archiv (Stuttgart, Allemagne) conservent quant à eux des captations sonores des autres performances. Une copie vidéo de l’ensemble des captations est disponible pour consultation au CR+D en deux versions : la première rend compte des divers montages de Schilling (avec plusieurs images faisant double emploi). La deuxième est le fruit d’un montage où les plans sont mis en ordre pour respecter – dans la mesure du possible – le déroulement des performances.

Vincent Bonin © 2006 FDL

(1) Entretien téléphonique entre Alfons Schilling et Vincent Bonin, mars 2006. Plusieurs données factuelles rassemblées pour rédiger cette notice sont issues de cet entretien.

(2) Les captations en film 35 mm des ingénieurs de Bell Telephone Laboratories durent un peu moins d’une heure. Celles-ci ne rendent compte que de brefs moments dans les performances de Lucinda Childs, Öyvind Fahlström, Robert Rauschenberg et David Tudor.

(3) Announcement of the screening of the film 9 Evenings, [Mars 1967]. [1] p. Fondation Daniel Langlois pour l’art, la science et la technologie, Collection de documents publiés par Experiments in Art and Technology. EAT C1-42; 42.

(4) Les descriptions de chacune des performances au sein de ce projet Web rapportent précisément ces moments pour lesquels il n’existe pas de captation filmique.

(5) Prises de son directes qui n’ont pas subi de modification.