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Quartier Éphémère

Silophone

Silo à grains no 5
Silo à grains no 5 Silo à grains no 5 Silo à grains no 5
[The User] a initié le projet du Silophone en coopération avec Quartier Éphémère. QÉ est issu d'une relation avec l'organisme français Usines Éphémères, une association d'artistes dont le mandat consiste à occuper des bâtiments abandonnés et à offrir ces espaces nouvellement rénovés à des fins artistiques. Depuis sa fondation en 1993, QÉ a occupé trois bâtiments délaissés. Le Silophone représentait un autre exemple de ce type d'appropriation et était en fonction du 9 juin 2000 au 17 juin 2001.

Le silo lui-même, dont la partie centrale a été construite en 1906, profitait déjà d'une réputation avant l'intervention des artistes, Le Corbusier le considérant comme un exemple de l'architecture du futur. Il demeure un monument impressionnant. Parallèlement à la transformation du silo en instrument sonore, Héritage Montréal et l'Association québécoise pour le patrimoine industriel ont organisé des visites guidées des silos du secteur et présenté une exposition historique consacrée au Silo no 5 au Centre d'histoire de Montréal.

La source principale d'inspiration pour [The User], à l'égard du silo, réside dans l'extraordinaire registre acoustique de l'espace vacant. Selon le communiqué de presse émis par le groupe, le temps de réverbération est de plus de 20 secondes (1). Les sons introduits dans le silo s'étirent et traînent avec sensualité dans le lieu et se transforment en paysages sonores éthérés. Afin de tirer profit du potentiel sonore inusité du silo, [The User] y avait installé un système complexe de microphones. Grâce aux nouvelles technologies en matière de communications, le public pouvait accédé au Silophone par l'intermédiaire d'une ligne sans frais et de l'Internet (2). Des fichiers sonores provenant de l'Internet, des murmures banals prélevés au hasard ou encore des cris pouvaient être transmis par le téléphone. Lorsque le son pénètrait dans le silo, il résonnait dans l'espace avant d'être rediffusé vers la personne qui a « joué » avec l'instrument ou quiconque s'était mis à l'écoute ou était passé près de l'installation à l'extérieur du silo.

Pendant un an, QÉ, [The User] et plusieurs organismes internationaux ont invité des artistes travaillant avec le son à composer des œuvres pour le Silophone. Les organismes suivants ont participé : ACREQ, (Montréal, Canada), Le Navire Night (Montréal, Canada), Staalplaat (Amsterdam et Berlin), et The Wire (Londres, Angleterre).

En juin 2000, ils présentaient une première performance du Silophone, titre du projet, devant un large public avisé. Précédée d'un important battage publicitaire, la performance a connu des ratés en raison de difficultés techniques. Après une heure d'attente, [The User] débutait la performance qui durait à peine quelques minutes. La presse locale s'est montré plutôt critique (3). Jusqu'en juin 2001, le Silophone a servi pour de nombreux concerts. Des événements en ligne y ont pris place en août 2000, en collaboration avec Anna Friz, de Vancouver, et Video Pool à Winnipeg. En septembre 2000, un concert avec les pièces composées pour le Silophone a été présenté dans le cadre d'ELEKTRA, un festival de musique électroacoustique organisé par l'ACREQ, à Montréal. Le 7 octobre 2000, Francisco Lopez (Espagne), Martin Tétreault (Canada), et I8U (Canada) ont présenté un concert, coproduit par Alien8 Records, dans les nouveaux locaux de Quartier Éphémère, à la fonderie Darling. Finalement, en collaboration avec l'émission radiophonique le Le Navire Night , l'événement de clôture s'est tenu le 17 juin 2001. Les artistes suivants y ont participé: Carsten Nicolai (Allemagne), Aube (Japon), Steve Heimbecker (Canada), Jean-François Laporte (Canada), [The User].

Angela Plohman © 2004 FDL

(1) Voir le communiqué de presse du groupe dans le dossier d'artiste au CR+D.

(2) Silophone : http://www.silophone.net/

(3) Voir Basem Boshra, « The sounds of silo?: concert echoes out of grain elevator at Old Port », The Gazette (10 juin 2000): A3; David Theodore, « Silo's song is a little of key : idea of turning grain elevator into musical instrument is better in concept than in practice », The Gazette (10 juin 2000): J6; Suzanne Colpron, « Même Gaston Lagaffe en resterait baba : le silo n°5 devient un gigantesque instrument de musique planétaire », La Presse (10 juin 2000): D18; François Tousignant, « La charrue avant les boeufs », Le Devoir (12 juin 2000): B8.