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Adam Zaretsky

MMMM (or Macro Micro Music Massage) et WorkHorse Zoo

Adam Zaretsky, esquisse pour MMMM (or Macro Micro Music Massage), 2001
Adam Zaretsky, esquisse pour WorkHorse Zoo, 2001 Adam Zaretsky, Jammin’ w/E. coli, 2000
Adam Zaretky, Soft Kill, 2000 (video)
Adam Zaretky, Soft Kill, 2000 (video)
La fondation a soutenu la réalisation de deux nouvelles œuvres d'Adam Zaretsky : MMMM (or Macro Micro Music Massage) et WorkHorse Zoo. La première œuvre représente l'aboutissement de ses expériences musicales sur la fermentation avec la bactérie E. coli. L'artiste a réalisé une installation avec deux fauteuils Acouve/Sony Audio Massage Chair (un fauteuil qui masse grâce à des signaux audio transmis par l'autre fauteuil) qui sont reliés à des haut-parleurs à membrane vibrante fixés à des ballons remplis de cellules phosphorescentes (plasmodium phosphoreum) ou de cellules E. coli K-12. En se massant mutuellement au moyen du signal audio, les participants agissent comme le ressort des expériences avec les cellules. Cette installation repose sur les expériences antérieures de l'artiste au cours desquelles il diffusait en laboratoire la musique de Engelbert Humperdinck à des cellules E. coli pour voir si les vibrations ou les sons avaient des répercussions sur la production d'antibiotique. Selon l'artiste :

« Ce qui compte pour moi dans l'expérience artistique que je propose au public, c'est de réintroduire le plaisir pour l'amour du plaisir. Je sais que cela semble simpliste et naïf. Les fauteuils vibrants titillent les sens. Aider des étrangers à se réjouir, en public, mutuellement et sans pudeur, de leurs expériences corporelles pendant une interruption temporaire des règles morales, voilà une idée qui m'incite à travailler. C'est le genre de chose à faire en attendant le vaccin contre le sida. En même temps, cela permettra de mettre en valeur la rencontre du microcosme et du corps humain, si souvent oubliée dans le monde du travail routinier. Une simple expérience devrait prouver que les vibrations influent sur la croissance des cellules, expérience que l'on peut transposer à la titillation des sens et à l'érotisme par vibration en général. Cette expérience sensuelle pourrait relativiser notre importance en tant qu'entités égocentriques, en attirant notre attention sur les secousses comme forme d'existence éphémère. Autrement dit, il s'agit ici d'art et de technologie en version légère, une forme d'hédonisme public et ce, sans aucune retenue. » (1)

La seconde œuvre est une performance qui porte sur ce que l'artiste nomme les « chevaux de labour industriels de la biologie moléculaire ». (2) L'artiste a rempli une pièce propre de divers organismes généralement isolés et traités en asepsie lors d'expériences biologiques. Il y a vécu pendant une semaine, peut-être en guise d'allusion discrète à l'expérience d'Eduardo Kac avec Alba, le lapin GFP. Le chevauchement de ces divers micro-environnements et la réintroduction du cycle naturel de la vie ont créé un espace chaotique et malpropre : le contraire même de la pièce aseptisée servant à l'expérimentation scientifique.

« J'estime que la présentation de ces animaux (de préférence sauvages et sans modifications génétiques, mais les poissons, les grenouilles et les souris pourraient être des albinos sauvages) dans un espace public prépare le terrain à une discussion intelligente sur la recherche animale - pour ou contre mais dépourvue de la supériorité morale des réponses stéréotypées. Ce sont ces organismes qui essuient la charge de l'invasion scientifique, ces organismes dont le génome a été séquencé, en partie annoté et transformé au-delà du vraisemblable. Ce sont les matrices de l'évolution, dans lesquelles nous cherchons des homologies qui nous permettront d'évaluer nos propres maux innés. La plupart des gens n'ont aucune idée, ou si peu, des conséquences de l'étude de ces souches sélectionnées sur leur santé et leur potentiel physique futur. » (3)

Angela Plohman © 2004 FDL

(1) Extrait du projet proposé à la fondation Daniel Langlois, le 31 janvier 2001; avec la permission de l'auteur, n.p.

(2) Ibid., n.p.

(3) Ibid., n.p.