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Ricardo Dal Farra

Collection de musique électroacoustique latino-américaine

Branché sur le son!

Instituto Torcuato Di Tella, les oscillateurs électroniques
Le laboratoire a été amélioré en 1966 par Fernando von Reichenbach Commutateur à contrôle tactile conçu par Fernando von Reichenbach Commutateur à contrôle tactile conçu par Fernando von Reichenbach
En 1942, Juan Blanco a enregistré la description et la conception d’un nouvel instrument musical au Bureau des brevets et marques de commerce de Cuba. Il a appelé sa création le « Multiórgano » (multiorgane). Il s’agissait de 12 boucles métalliques magnétophoniques (l’enregistrement sur magnétophone était en voie de développement!) circulant à travers une tête de lecture. Instrument polyphonique, le multiorgane pouvait contenir 12 voix enregistrées chromatiquement, instruments musicaux ou autres sons, notamment toute combinaison multitimbrale souhaitée et n’était limité que par le nombre permis de boucles. Chaque signal sonore était contrôlé par un clavier pour transférer son flux à l’amplificateur. Une pédale changeait l’amplitude sonore, une autre modifiait sa fréquence/durée, et diverses vitesses de boucles étaient aussi considérées. Le concept du multiorgane précédait le Mellotron de plusieurs années, mais l’instrument original inventé par Blanco n’a jamais été construit. En 1991, durant le Symposium international Inventions et créations musicales : Refus de l’utopie tenu à Bourges, France, Blanco a présenté un plan de sa conception originale.

Un ingénieur s’intéressant à l’électronique et à la musique, Raúl Pavón (n. Mexico, 1930) a commencé à promouvoir l’utilisation d’instruments musicaux électroniques à Mexico, des années avant que le premier studio y soit créé en 1970. En 1958, il a construit le prototype d’un instrument musical basé sur des boucles qui utilisait des enregistrements sur bande magnétique, sans savoir que ce principe était déjà utilisé. Puis, en 1960, il a construit un petit instrument musical électronique qui comprenait notamment un oscillateur avec de multiples sorties de forme d’onde, divers filtres, un profileur, un générateur de bruits blancs et un clavier. Pavón a nommé l’instrument « Omnifón » (c.-à-d. tous les sons). Il s’agissait de l’un des premiers synthétiseurs de son électronique.

Pavón était le directeur technique du premier laboratoire de musique électronique à Mexico, créé dans le cadre de l’atelier de composition au Conservatoire national de musique. Avec Héctor Quintanar comme directeur artistique, le laboratoire a commencé ses activités en janvier 1970 avec de l’équipement qui comprenait, entre autres, des synthétiseurs Buchla et Moog.

Des années plus tard, Pavón a écrit un des premiers ouvrages en espagnol au sujet de la musique électronique : La Electrónica en la Música... y en el Arte (L’électronique en musique… et en arts), qui a été publié en 1981 par CENIDIM. Il y parle de l’acoustique, de l’historique, de la technologie et des techniques de la musique électroacoustique ainsi que des nouveaux arts médiatiques. Pavón a aussi développé le « Icofón », un système reposant sur un oscilloscope qui dérivait des images des sons (grâce à des figures de Lissajous). Il s’est servi de ce système pour concevoir plusieurs œuvres multimédias.

En Argentine, Fernando von Reichenbach (n. Buenos Aires, 1931) a joué un rôle majeur dans le développement de la technologie à l’époque du CLAEM / Di Tella Institute au milieu des années 1960. Au laboratoire analogique, il a inventé le Convertidor Gráfico Analógico (convertisseur analogique graphique), ou Catalina, utilisé pour convertir des partitions graphiques d’une bande perforée en signaux de contrôle électroniques adaptés à une utilisation musicale, et capturer les images dessinées originales avec une caméra. La première pièce ainsi créée a été Analogías Paraboloides par Pedro Caryevschi, composée en 1970. À la même époque, von Reichenbach a aussi créé des dispositifs tels que le filtre d’octave et de tiers d’octave polyphonique contrôlé par clavier et une boîte de jonction spéciale qui a permis de répondre aux besoins complexes des compositeurs au laboratoire.

Ricardo Dal Farra © 2004 FDL

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