Depuis sa création en tant que stratégie d’enseignement expérimentale jusqu’à sa mise en œuvre comme cursus, « Generative Systems » a servi de modèle d’intégration de l’art, de la science et de l’industrie. Les entreprises s’investissant dans la production d’outils de communications et les artistes ayant recours aux médias ont joué un rôle important dans la structuration de ce programme d’études unique.
(1) Commentant la contribution de l’industrie à l’essor du programme « Generative Systems », Sonia Sheridan observait : « Le soutien de l’industrie a été avantageux non seulement par l’apport d’aide technique et d’équipement, mais aussi parce qu’il éclairait les relations multilatérales que nous estimions nécessaires pour la nouvelle activité en art que nous développions.
(2) » En facilitant l’accessibilité des appareils commerciaux, des professionnels et des techniques aux étudiants de la School of the Art Institute of Chicago et en travaillant étroitement avec des entreprises pour garantir cette accessibilité, le programme représentait un partenariat éducatif qui remettait en question les approches classiques de l’enseignement et de l’analyse des arts. Cette lettre de M. Irving directeur de la School of the Art Institute of Chicago à un cadre de la Minnesota Mining and Manufacturing Company en fait foi
(c).
Comme l’indique la lettre à Dale Lynch, à compter de 1970, 3M a permis aux participants de « Generative Systems » d’avoir accès à un copieur
Color-in-Color, le premier appareil de reproduction couleur du genre sur le marché.
(3) Quelques années plus tard, Sheridan a loué deux copieurs Xerox de bureau pour les cours et a acquis un photocopieur
Haloid Xerox fabriqué par cette compagnie (la technologie Haloid correspondait alors à un format photographique haut de gamme). En 1974, elle a acheté un
VQC de 3M. Vers la fin de la décennie, elle a commencé à employer dans ses cours un système d’infographie qu’avait développé son assistant de recherche John Dunn.
L’appui de l’industrie à « Generative Systems » se manifestait aussi par la collaboration de professionnels (ingénieurs, scientifiques et dirigeants d’entreprises) qui agissaient à titre de conseillers, de mentors et de conférenciers. Dans cet extrait d’entrevue, Sheridan parle de l’impact d’une présence de représentants industriels au sein des cours de « Generative Systems »
(a). Les artistes utilisant des technologies dans leurs œuvres étaient aussi invités à fréquenter les cours et à discuter de leurs méthodes de création, comme le rappelle Sheridan
(b).
Outre d’améliorer le programme d’études, la présence de scientifiques, d’artistes, d’ingénieurs et de dirigeants de l’industrie aux cours a contribué à forger une communauté de praticiens et d’enthousiastes de l’art technologique qui a rayonné bien au-delà des frontières concrètes de la School of the Art Institute of Chicago. Au fil de son évolution, le programme a pris de l’ampleur, a développé la solidarité, et a engendré l’intérêt d’individus à travers les États-Unis et à l’étranger grâce aux ateliers et démonstrations présentés par Sheridan, comme l’atteste cette lettre d’une participante enthousiaste
(d).