Collection de musique Highlife du Ghana
La musique traditionnelle ghanéenne
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Wulomei, Kunta Kinte (1978)
Illustration : Mantsefio Bampoe & Willis E. Bell
Gracieuseté du Gramophone Records Museum and Research Centre of Ghana
La musique traditionnelle ghanéenne
La musique traditionnelle ghanéenne est une composante essentielle de la vie quotidienne du Ghana. Elle est jouée lors de festivals, de célébrations religieuse, ainsi que pour diverses cérémonies annuelles. Certaines chansons sont interprétées exclusivement par des hommes ou des femmes, d'autres par les deux sexes.
La musique vocale se voit accorder une place prépondérante car elle constitue la meilleure plateforme pour la participation de groupes lors de cérémonies sociales ou lors d’obsèques solennelles. Avec une caisse unique en arrière-plan qui offre un accompagnement rythmique, une cloche ou un claquement de mains qui marque la pulsation musicale, les membres d’une communauté peuvent chanter et danser interminablement.
Des musiciens ghanéens traditionnels tels que Osei Bonsu, Kramo Seidu, Vinoko Akpalu, Kwaa Mensah, Jacob Sam, Kwesi Menu et Mireku font partie des nombreux artistes dont les travaux sont exposés au musée.
Les racines de la musique highlife
Le highlife est essentiellement vocal. Même lorsqu’il est joué avec divers instruments, il doit toujours y avoir une parenthèse vocale. Les chansons se basent sur un large éventail de sujets politiques, sociaux et humoristiques, ainsi que sur des textes qui chantent les individus, la morale et la mort. Elles sont souvent emballantes, sentimentales ou joyeuses, tout en restant assez simples pour être rapidement comprises par une personne ordinaire.
L’importance culturelle de la musique highlife réside dans le fait de son caractère « intertribal » ou interethnique et de sa normalisation en tant que type de musique. C’est un vecteur de musique populaire qu’on lit sur toutes les lèvres des membres représentatifs de la population (le boulanger, l’ouvrier, les étudiants et même les musiciens professionnels) – une musique populaire qui est chantée par quasiment tout le monde.
Tout comme le calypso est propre à Trinité-et-Tobago, le reggae à la Jamaïque, la musique highlife, quant à elle, est propre au Ghana. Dans les années 1920, le highlife s’est diffusé dans la partie sud du pays; là, il était joué par trois types d’ensembles principaux: des orchestres de cuivres (brass bands), de danse (dance bands) et de guitares (guitar bands).
Les orchestres militaires des soldats antillais stationnés sur la côte à la fin du XIXe siècle inspirèrent les orchestres de cuivres locaux. En plus des marches et de la musique occidentale, les musiciens jouaient un type de musique connu sous le nom de « Adaha ». Au cours des années 1920, les orchestres locaux et les fanfares militaires s’établirent dans de nombreuses villes provinciales. Ils influencèrent même la musique récréative des Akans (un groupe ethnique du Ghana), ce qui entraina la formation dans les années 1930 d’orchestres de cuivres connus sous le nom de « Konkoma » (fanfares). Le type de musique joué par ces « Konkoma » devint plus populaire et se répandit au Nigéria.
Le deuxième type d’ensemble de musique highlife est l’orchestre de danse. Le premier d'entre eux, l’Excelsior Orchestra, fut mis sur pieds à Accra en 1914. Les musiques jouées étaient du type ballroom, ragtime et highlife. La formation se produisait principalement dans les salles de cinéma et de danse d’Accra et de Sekondi, devant les Ghanéens et Ghanéennes des classes supérieures de la société, qui s’habillaient en robe du soir et avec chapeau haut de forme. Dans les années 1930, un certain nombre d’orchestres similaires – d’une composition quasi symphonique, mais jouant des airs de musique populaire – a vu le jour. Parmi ceux-ci, on retrouve le Winneba Orchestra, le Sekondi Nanshamang, le Cape Coast Sugar Babies, le Professor Grave’s Orchestra, le Asante Nkramo Band et le Koforidua Casino Orchestra. Il y eut également le Teacher Lamptey’s Accra Orchestra et le Accra Rhythmic Orchestra.
Le troisième type d’ensemble highlife ghanéen se produisait dans les bars locaux. Cet ensemble antérieur utilisait des instruments de marins, à savoir, la guitare, les tambours régionaux, les claves et les castagnettes, également connues sous le nom « Akan apreprensiwa » ou piano à mains Akan.
Kwame Sarpong © 2006 rev. 2014 FDL Page 2/3